La Côte d'Ivoire a franchi une étape importante dans ses efforts de préservation de la biodiversité en accueillant un atelier crucial de validation du Plan de Travail Annuel 2025-2026 de la Plateforme IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), couplé au lancement officiel du Projet BES-Net II. L’événement, organisé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), marque un tournant dans la lutte contre les menaces qui pèsent sur la biodiversité du pays, notamment la prolifération des espèces exotiques envahissantes.

Les espèces exotiques envahissantes constituent l’une des principales menaces pour la biodiversité mondiale. En Afrique de l’Ouest, et particulièrement en Côte d’Ivoire, elles ont déjà causé des dégâts considérables, menaçant les écosystèmes, l’agriculture, et la santé des populations. Des études scientifiques montrent qu’elles ont contribué à 60 % des extinctions d’espèces à travers le monde. 

Ces menaces, combinées aux effets du changement climatique, sont un défi majeur pour la gestion de la biodiversité en Côte d'Ivoire, un pays riche en diversité biologique et membre de la Convention des Nations Unies sur la Biodiversité depuis 1994.

La situation est particulièrement préoccupante dans les forêts guinéennes et le bassin du Congo, deux zones classées parmi les « hotspots » de biodiversité. En Côte d'Ivoire, la prolifération des espèces exotiques envahissantes dans les aires protégées et les systèmes agricoles pose un véritable péril pour cette richesse naturelle. La Côte d'Ivoire doit relever ce défi avec une approche renforcée et coordonnée, impliquant l’ensemble des acteurs nationaux et internationaux.

Le Projet BES-Net II, financé par l’Initiative Internationale pour le Climat (IKI) du gouvernement allemand, vise à renforcer les capacités nationales pour la gestion durable de la biodiversité et des services écosystémiques. Il s’inscrit dans le cadre du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal et soutient l’intégration des recommandations de l’IPBES dans les politiques publiques et les actions locales.

L’objectif du projet est triple. Intégrer les enjeux de biodiversité dans les documents stratégiques de développement tels que le Plan National de Développement (PND) 2026-2030 et les Contributions Déterminées au niveau National (CDN), sensibiliser et impliquer toutes les parties prenantes, avec un focus particulier sur les jeunes, les femmes et les communautés locales, qui jouent un rôle clé dans la préservation des écosystèmes et mobiliser des financements pour des actions à grande échelle afin de lutter contre les espèces exotiques envahissantes et promouvoir l’utilisation durable des ressources naturelles.

Lors de l’ouverture de l’atelier, Gaël Ollivier, Représentant Résident Adjoint du PNUD, a souligné l’importance de cette initiative pour la Côte d'Ivoire. Selon lui, le pays doit impérativement intégrer la gestion de la biodiversité dans ses priorités nationales et renforcer la synergie entre les scientifiques, les décideurs et les acteurs de terrain. 

« Le PNUD, aux côtés de ses partenaires, s’engage à soutenir les efforts de la Côte d’Ivoire pour préserver son patrimoine naturel », a-t-il déclaré.

Mathias Klein, Chef de Mission-adjoint de l'Ambassade d'Allemagne en Côte d'Ivoire, a réaffirmé l’engagement de son pays dans la protection de la biodiversité à l’échelle mondiale. L’Allemagne, un des principaux donateurs mondiaux pour la conservation de la nature, finance le projet via l'Initiative Internationale pour le Climat.

Il a salué cette collaboration multilatérale et insisté sur la nécessité de travailler ensemble pour trouver des solutions durables face à la menace des espèces envahissantes.

De son côté, N'Tain Jeanne, Directrice de l'Environnement et point focal de la Convention sur la biodiversité, a rappelé que la préservation de la biodiversité en Côte d’Ivoire est essentielle pour la santé des écosystèmes et la subsistance des populations. 

« Nous avons la responsabilité collective de protéger notre biodiversité, et c’est à travers des initiatives comme ce projet BES-Net II que nous pourrons faire face à cette menace », a-t-elle souligné.

Le lancement du Projet BES-Net II en Côte d’Ivoire est un exemple frappant de coopération internationale visant à résoudre des problèmes environnementaux mondiaux. Le PNUD, l’UNEP-WCMC, l’UNESCO, le gouvernement allemand et les autorités ivoiriennes se sont unis pour assurer une gestion durable de la biodiversité et répondre à la menace des espèces exotiques envahissantes.

Cet atelier de validation du Plan de travail annuel 2025-2026 marque un premier pas vers la mise en œuvre de ce projet ambitieux, visant à créer un cadre stratégique pour la gestion de la biodiversité, renforcer la collaboration entre tous les acteurs et mobiliser les ressources nécessaires pour des actions à grande échelle.

L’implication active des parties prenantes, des experts, des communautés locales et des jeunes sera essentielle pour garantir le succès de cette initiative et faire de la Côte d’Ivoire un modèle de préservation de la biodiversité en Afrique.

Ce projet s’inscrit dans une démarche de long terme, axée sur l’éducation, l’implication des communautés locales et la mobilisation de financements pour la mise en œuvre de solutions durables en faveur de la biodiversité. La lutte contre la perte de biodiversité, tout en garantissant des avantages socio-économiques pour les populations, est un enjeu vital pour la Côte d'Ivoire et pour le reste du continent africain.

La Côte d'Ivoire et ses partenaires internationaux sont déterminés à relever ce défi avec une vision partagée pour un avenir où la biodiversité sera au cœur des politiques publiques et des actions de terrain. Ensemble, ils travaillent pour préserver cette richesse naturelle inestimable pour les générations futures.

Wassimagnon