

Côte d'Ivoire : FIMEC 2025, plusieurs réformes suggérées pour redynamiser le système de formation professionnelle et mieux l'adapter au marché moderne de l'emploi
Le Forum International des Métiers et des Compétences (FIMEC) 2025 s’est refermé le 11 février dernier au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, réunissant experts, décideurs politiques, acteurs du secteur privé, de la société civile, et des jeunes pour échanger sur les enjeux de la formation professionnelle en Côte d'Ivoire. Cet événement a mis en lumière les défis auxquels le pays est confronté dans un monde en rapide évolution, notamment les bouleversements technologiques, climatiques et socio-économiques, ainsi que la nécessité de réinventer la formation professionnelle pour améliorer l’employabilité des jeunes.
La question du capital humain a été au cœur des discussions. Théorisé par des économistes comme Theodore Schultz et Gary Becker, ce concept désigne l’ensemble des compétences, connaissances et expériences des individus, qui constituent un levier essentiel pour la croissance économique. En Afrique, des pays comme le Rwanda et l’Éthiopie, ayant investi massivement dans la formation professionnelle, ont vu des résultats concrets en termes de réduction du chômage des jeunes et d’amélioration de la productivité.
La Côte d’Ivoire, pour sa part, fait face à des défis majeurs : un taux de jeunes orientés vers la formation technique encore faible (6 % des élèves), un écosystème concentré à Abidjan, un manque de représentation des filles dans des secteurs clés comme l’agriculture et l’industrie, et des déséquilibres dans les secteurs de formation. Cependant, des opportunités existent, notamment grâce aux partenariats public-privé, à l’intégration des technologies numériques et à l’adaptation continue des programmes de formation aux besoins du marché du travail.
Le FIMEC 2025 a abouti à une série de recommandations pratiques destinées à répondre aux défis de la formation professionnelle en Côte d’Ivoire :
Les recommandations appellent à une réforme en profondeur du système de formation professionnelle, visant à augmenter l’orientation vers les métiers techniques à 15 % d’ici 2030, à réviser les curricula pour y intégrer des compétences numériques et entrepreneuriales, et à développer des offres de formation adaptées aux spécificités socio-économiques des régions. Le financement durable de la formation, par des mécanismes de cofinancement public-privé, ainsi que la création de crédits étudiants garantis par l’État, sont également des axes de réforme prioritaires.
Les entreprises sont invitées à s’investir activement dans la co-construction des programmes de formation et à offrir des opportunités de stage et de mentorat. Elles doivent également promouvoir la formation continue, notamment dans des secteurs clés comme le numérique, l’agro-industrie et l’énergie.
Les établissements de formation doivent moderniser leurs infrastructures, intégrer des technologies de pointe et renforcer la formation continue des enseignants, afin de mieux répondre aux besoins du marché.
Les partenaires au développement sont encouragés à soutenir financièrement les initiatives de digitalisation de la formation et à faciliter l’accès à des ressources éducatives ouvertes et à des plateformes d’apprentissage en ligne.
Les jeunes, enfin, sont appelés à adopter une approche proactive dans leur développement professionnel, en s’engageant dans des programmes de formation continue et en développant des compétences clés comme l’entrepreneuriat, le leadership, ainsi que des compétences numériques et techniques pour rester compétitifs sur le marché global.
L’AGEFOP (Agence pour la Formation Professionnelle) a joué un rôle majeur dans les débats du FIMEC 2025, en mettant en avant son Programme National Passeport-Compétences. Ce dispositif vise à renforcer l’accès à des formations qualifiantes, notamment dans les collectivités territoriales. En tant que partenaire stratégique du ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage (METFPA), l’AGEFOP est déterminée à accompagner les réformes proposées et à contribuer à la mise en œuvre des recommandations du forum.
Le FIMEC 2025 a constitué une plateforme de réflexion stratégique visant à repenser la formation professionnelle en Côte d’Ivoire face aux défis du XXIe siècle. Les échanges riches et la mobilisation des participants, en particulier des jeunes, ont mis en évidence la nécessité de pérenniser et d’institutionnaliser ce forum pour faire progresser les réformes nécessaires.
Les recommandations issues de cette rencontre devraient servir de feuille de route pour un système de formation plus inclusif, plus innovant et mieux adapté aux réalités du marché de l'emploi, afin de garantir à la Côte d'Ivoire un avenir prospère et compétitif.
Moustapha Sangaré, directeur de cabinet du ministère de l’Enseignement technique, a présidé la cérémonie de clôture du FIMEC 2025, soulignant l’importance de la mobilisation de tous les acteurs pour réaliser ces ambitions.
Wassimagnon


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