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Cameroun-France : Le rapport sur le colonialisme et la répression, remis au président Paul Biya
Paul Biya recevant le rapport ce mardi (Ph)
Ce mardi 28 janvier 2025, le président Paul Biya a reçu le rapport de la Commission Mixte Franco-Camerounaise, un document de plusieurs centaines de pages. Ce rapport explore l’implication de la France dans la répression des mouvements indépendantistes camerounais entre 1945 et 1971. Une période marquée par des luttes pour l’indépendance et des violences politiques.
Sous la direction de l’historienne française Karine Ramondy, la commission a présenté ses conclusions au président Biya. Ce rapport, fruit de deux ans de travail, rassemble des recherches approfondies menées par des experts camerounais et français. Il couvre une période importante de l’histoire du Cameroun : de la fin de la colonisation aux premières décennies de l’indépendance du Cameroun en 1960.
Révélations d’une époque tumultueuse
Le document révèle le rôle controversé de la France. Il détaille son implication dans la répression des mouvements indépendantistes, notamment l’Union des Populations du Cameroun (UPC). Les violences, les répressions et les conséquences humaines et politiques sont analysées avec précision. Ce rapport apporte un éclairage inédit sur une histoire longtemps méconnue ou ignorée.
Paul Biya salue une initiative mémorielle
Dans son discours, après la remise du rapport, le président Biya a exprimé sa satisfaction. « Heureux d’avoir reçu ce document essentiel pour notre histoire commune », a-t-il déclaré. Selon nos informations, le rapport sera rendu public le 30 janvier 2025. Il devrait susciter des débats tant au Cameroun qu’en France.
Ce projet s’inscrit dans la politique mémorielle du président français. En juillet 2022, lors d’une visite au Cameroun, Emmanuel Macron avait appelé à la création d’une commission mixte. Objectif : faire la lumière sur le rôle de la France pendant et après la colonisation. « Il faut établir les faits et reconnaître les responsabilités », avait-il insisté.
La commission, lancée en mars 2023, a travaillé pendant vingt mois. Composée de 14 chercheurs, elle a analysé archives et témoignages. Le résultat est un rapport détaillé de plus de 1000 pages, accompagné de recommandations.
Pendant des décennies, cette page de l’histoire est restée dans l’ombre. La répression des indépendantistes par l’armée française, puis par le régime d’Ahmadou Ahidjo, a été peu documentée. Ce rapport brise enfin le silence. Il ouvre la voie à une reconnaissance des souffrances et des erreurs du passé.
Avec sa publication, le Cameroun et la France entament un nouveau chapitre. Un chapitre fondé sur la vérité et la mémoire. Reste à voir comment les deux pays tireront les leçons de ce passé douloureux.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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