Cameroun : Justice à deux vitesses, les criminels libres, la population en otage
Laurent Esso, ministre de la Justice (Ph)
Dans un climat d'insécurité grandissante, les métropoles camerounaises vivent au rythme des agressions et des assassinats quotidiens. Un phénomène qui prend une ampleur inquiétante depuis plusieurs mois, laissant les citoyens désemparés face à ce qui s'apparente à une justice défaillante.
Au cœur de la polémique, les magistrats sont pointés du doigt. Les populations, excédées, dénoncent un système judiciaire gangrené par la corruption. Le scénario est devenu tristement banal : les criminels, une fois arrêtés, retrouvent mystérieusement leur liberté, présumément contre des pots-de-vin, narguant ainsi leurs victimes qui vivent dans la peur permanente des représailles.
Cette situation provoque une colère grandissante au sein de la population qui assiste, impuissante, au spectacle d'une justice à deux vitesses. Les autorités, conscientes de la gravité de la situation, tentent de réagir. Dans le département du Mfoundi, le préfet Emmanuel Mariel Djikdent vient de prendre une mesure d'urgence en interdisant le port d'armes blanches. Une décision qui semble pourtant bien dérisoire face à l'ampleur du problème.
La confiance entre la population et l'institution judiciaire s'effrite chaque jour davantage. Si rien n'est fait pour assainir le système judiciaire, les métropoles camerounaises risquent de s'enfoncer dans une spirale de violence où l'impunité devient la règle, et la justice l'exception.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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