la dépouille du chasseur traditionnel (Ph Koaci)

Hier mercredi 22 janvier 2025, les habitants de Pinhou, village situé sur l’axe Guiglo-Duékoué, ont assisté à une scène tragique qui a bouleversé toute les populations.

Un chasseur traditionnel dozo, Sawadogo Bourima, âgé de 31 ans, a mis fin à ses jours en se jetant sous un camion-remorque en marche, suscitant stupeur et incompréhension parmi les témoins.

Originaire de Guépahouo, dans la sous-préfecture d’Oumé, l’homme voyageait en provenance de Bloléquin à bord d’un véhicule de transport collectif.

Son comportement inhabituel n’avait pas échappé aux autres passagers, qui avaient remarqué des signes évidents de détresse. Selon leurs témoignages, il aurait exprimé à plusieurs reprises son intention de commettre un acte irréparable, créant une tension palpable durant le trajet.

Le conducteur du véhicule, manifestement inquiet, avait décidé de s’arrêter à Pinhou pour solliciter l’intervention des forces de l’ordre. Les gendarmes présents sur place avaient tenté d’interagir avec Sawadogo Bourima, mais la situation s’est rapidement détériorée. Malgré les efforts pour le raisonner, il aurait résisté à toute tentative de dialogue, brandissant même une arme blanche pour tenir ses interlocuteurs à distance.

Dans un moment de confusion, alors que les forces de l’ordre s’éloignaient pour évaluer la situation, le chasseur a soudainement aperçu un camion-remorque approchant à vive allure sur la route.

Sans hésitation, il s’est précipité sur la chaussée, se plaçant directement dans la trajectoire du véhicule. L’impact a été fatal et instantané, laissant la communauté sous le choc.

Les raisons qui ont poussé Sawadogo Bourima à poser ce geste désespéré restent floues. Une enquête a été ouverte pour comprendre les circonstances de ce drame et éclaircir les motivations de cet homme connu pour appartenir à une confrérie traditionnellement respectée et perçue comme un pilier de force et de sagesse.

Au sein des populations, l'acte du chasseur traditionnel suscite des interrogations.

On se pose même la question sur la santé mentale et les pressions invisibles que ce dozo pourrait subir. Alors que l’enquête suit son cours, ce suicide tragique rappelle l’importance de prêter attention aux signaux de détresse et de renforcer le soutien psychologique, même au sein des groupes perçus comme les plus résilients.

Jean Chresus, Abidjan