Côte d'Ivoire : Retard dans la construction du marché Gouro d'Adjamé, des commerçantes crient leur colère et exigent de l'opérateur le remboursement de leurs investissements
Manifestation samedi à Adjamé
L'entrée principale du chantier du marché Gouro d'Adjamé a été le théâtre d'une agitation inhabituelle le samedi 18 janvier 2025. Un collectif de femmes, principalement des commerçantes, a bloqué l'accès au chantier tout en exprimant leur mécontentement à l'égard de l'entreprise Dipimo, chargée de la construction du marché. Brandissant des pancartes et scandant des slogans, les manifestantes ont réclamé le remboursement de leurs fonds et dénoncé le retard considérable des travaux. Les messages sur les écriteaux étaient clairs : "Remboursez notre argent", "On veut notre marché", "Trop c'est trop", "Fenacci, au secours", "Monsieur le Maire, aidez-nous !"
Les porte-paroles de la manifestation, notamment Mesdames Coulibaly, Thou Diakité, et Silué, ont expliqué leur colère. Selon elles, la Coopérative du marché Gouro d'Adjamé (Comagoa) avait signé, en août 2021, un contrat avec l'entreprise immobilière Dipimo pour la construction d'un nouveau marché, sous forme de bail à construction. L'accord prévoyait la livraison du marché dans un délai de 18 mois. Or, près de quatre ans plus tard, les travaux sont toujours loin d'être achevés, avec seulement 1% de la construction réalisée.
Les commerçantes, qui ont souscrit à l'opération via l'intermédiaire des apporteurs d'affaires, ont versé des montants variant entre 1,5 million de FCFA et 22 millions de FCFA dans un compte séquestre ouvert à cet effet par Dipimo. Déçues par le retard significatif et l'absence de progrès, elles exigent le remboursement de leurs investissements.
Youan Bi Alexis, Directeur général de la Comagoa, présent sur les lieux, a également exprimé son mécontentement, appuyant les accusations des femmes. Il a même dénoncé le contrat qu'il avait signé en 2021, estimant qu'il n'avait pas été respecté.
De son côté, Dipimo, représenté par son responsable commercial, M. Dia, a rejeté les accusations de mauvaise gestion, qualifiant la manifestation de tentative de manipulation visant à lui retirer le contrat pour le confier à un autre opérateur. Il a attribué le retard des travaux aux difficultés de trésorerie que rencontrent toutes les entreprises en période de crise.
Alertée par cette situation, la Fédération nationale des acteurs du commerce de Côte d'Ivoire (Fenacci), dirigée par Karim Sanogo, a exprimé son inquiétude face à la non-livraison du chantier dans les délais impartis et aux incohérences observées dans la gestion du projet.
M. Sanogo a invité les commerçantes au calme et a exhorté les parties concernées à trouver une solution rapide. Son intervention a permis de lever le siège du chantier, mais les manifestantes ont assuré qu'elles continueraient à suivre la situation de près.
Les commerçantes ayant déjà saisi la justice, ont annoncé leur intention de mener d'autres actions pour obtenir justice et forcer les autorités à intervenir rapidement. À Adjamé, la situation risque de demeurer tendue dans les jours à venir, et le sort du marché Gouro-Roxy demeure incertain.
Wassimagnon
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