Côte d'Ivoire : Le PPA-CI dresse le bilan de la politique extérieure du Rhdp et estime qu'il présente un solde très négatif
Katinan devant la presse (Ph Koaci)
Alors que l’année 2025 s’ouvre sur de nouvelles dynamiques géopolitiques en Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire se trouve au cœur d’une redéfinition de sa politique extérieure, marquée par des tensions régionales, des ajustements stratégiques et une communication qui ne cesse d’alimenter les débats.
Justin Koné Katinan, president du conseil politique et stratégique (CPS) du parti de Gbagbo, à lors de sa dernière tribune animée devant les journalistes fait une analyse des récents événements qui selon lui met en lumière des enjeux complexes, où la diplomatie ivoirienne semble osciller entre intransigeance, perte d’influence et repositionnement.
L’un des événements majeurs qui a marqué l’année écoulée est sans conteste la rupture définitive entre la CEDEAO et trois de ses anciens membres : le Burkina Faso, le Mali et le Niger, désormais unis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Koné Katinan a fait savoir que cette séparation, perçue comme un échec sans précédent pour la CEDEAO depuis sa création en 1975, cristallise les critiques à l’égard de certains leaders de l’organisation régionale, dont le président ivoirien Alassane Ouattara. Si la fermeté de la diplomatie ivoirienne vis-à-vis des régimes militaires de ces pays était censée renforcer l’unité de la CEDEAO, elle semble avoir contribué à approfondir les divergences, débouchant sur une fracture irréversible.
Le collaborateur de Gbagbo a expliqué que pour une partie de l’opinion africaine, cet échec porte une forte dimension personnelle pour le chef de l’État ivoirien, autrefois perçu comme un interlocuteur privilégié pour ces nations sahéliennes.
Katinan a poursuivi son analyse en affirmant que la posture rigide de la CEDEAO dans ce contexte a non seulement élargi le fossé entre les deux blocs, mais a également eu des répercussions économiques directes sur la Côte d’Ivoire.
Il en veut pour preuve que les flux commerciaux entre le port autonome d’Abidjan et les pays de l’AES ont connu une baisse significative, amplifiée par la montée en puissance d’autres partenaires régionaux comme le Ghana, qui se rapproche stratégiquement de l’AES.
Cette perte d’influence économique se matérialise à en croire le natif d'Arikokaha par une diminution des transactions portuaires et des perspectives compromises pour des projets structurants tels que le port sec de Ferkessédougou, autrefois présenté comme un levier de développement majeur pour les échanges régionaux.
Parallèlement, la rétrocession de la base militaire française du 43e BIMA à l’État ivoirien, annoncée par le président ivoirien Alassane Ouattara dans son discours de fin d’année, a suscité des interrogations et des interprétations diverses selon Katinan. Alors que certains ont voulu voir dans cette annonce un geste souverainiste aligné sur les nouvelles aspirations africaines, d’autres y perçoivent une décision dictée par des impératifs stratégiques de la France elle-même, désireuse de redéfinir sa présence militaire sur le continent après les revers subis dans les pays du Sahel dira-t-il. Cette opération, malgré son habillage communicationnel, ne rompt pas les liens historiques et stratégiques qui unissent Abidjan et Paris, comme en témoignent les traités de défense et protocoles additionnels toujours en vigueur, a poursuivi Katinan ajoutant que la communication autour de cette rétrocession a toutefois été mal maîtrisée, provoquant une confusion non seulement en Côte d’Ivoire, mais également au sein des médias internationaux et même dans l’opinion publique française.
En cherchant à capitaliser sur cette annonce pour renforcer son image de leader souverainiste, le président ivoirien a, selon certains observateurs, reconnu implicitement que la présence militaire étrangère en Afrique est devenue une anomalie aux yeux d’une population de plus en plus attachée à l’idée de souveraineté nationale. Cette posture contraste avec la ligne dure adoptée par le régime envers les pays sahéliens qui ont choisi de rompre leurs accords militaires avec la France, mettant ainsi en lumière une certaine incohérence dans l’approche diplomatique ivoirienne.
Ces événements soulignent les défis auxquels la Côte d’Ivoire est confrontée dans un contexte régional en mutation rapide.
Pour les opposants au régime, cette situation reflète une défaillance politique globale, où la perte d’influence diplomatique et économique est perçue comme un symptôme d’une gouvernance en déclin.
Même si à la peine dans les urnes au regard des dernières locals et privé des moyens d'hier quand il était au pouvoir, le PPA-CI et son leader Laurent Gbagbo, promettent une refondation des politiques nationales et internationales pour redonner à la Côte d’Ivoire son lustre d’antan.
Jean Chresus, Abidjan
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