René Emmanuel Sadi, Mincom (Ph)

Un soupçon de scandale financier secoue le monde médiatique camerounais. L'aide publique à la presse privée pour l'année 2024 fait l'objet de graves accusations de détournement. Une enveloppe de 140 millions de FCFA semble s'être évaporée dans la nature.

Les patrons de presse dénoncent une gestion opaque des fonds. Sur 51 entreprises de presse sélectionnées, certaines n'ont reçu que 500 000 FCFA. Un montant dérisoire qui soulève des questions sur la destination réelle de ces fonds publics.

Felix Zogo, secrétaire général du ministère, se trouve au cœur de la tourmente. Les directeurs de publication l'accusent d'avoir orchestré ces « tripatouillages » avec la complicité d'autres cadres du ministère. Des hauts responsables du Mincom reconcentrés vendredi dernier par Koaci, font la sourde oreille. Ils refusent d’aborder le sujet.

La situation contraste fortement avec la gestion de l'ancien ministre Issa Tchiroma Bakary. Sous son mandat, la distribution de l'aide était plus équitable et transparente. L'arrivée de René Emmanuel Sadi semble avoir bouleversé cet équilibre.

Les patrons de presse passent à l'offensive. Ils ont lancé leur propre enquête pour reconstituer la liste complète des bénéficiaires et les montants perçus. Une initiative qui vise à faire toute la lumière sur cette affaire.

La colère gronde particulièrement dans le contexte de l'élection présidentielle à venir. Un directeur de publication témoigne : « Comment justifier des versements de 500 000 à 1 200 000 FCFA sur une enveloppe de 140 millions ? »

Les professionnels des médias exigent un audit du Contrôle supérieur de l'État. Ils demandent des comptes au ministre Sadi, dont la réputation d'homme intègre est désormais entachée par ces soupçons de malversation.

- Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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