Laurent Esso, ministre de la justice (Ph)

Laurent Esso, le puissant ministre de la Justice camerounais de 83 ans, vient enfin d'obtenir son autorisation de quitter le pays pour raisons médicales. Cette évacuation intervient après une longue période d'incertitude qui a tenu en haleine les cercles du pouvoir à Yaoundé.

Sa santé s'était considérablement dégradée depuis un malaise survenu lors des célébrations de la fête de l'Unité nationale en mai dernier. Cet incident avait nécessité son hospitalisation immédiate dans un établissement local. Son absence remarquée lors de la présentation des vœux au Président Paul Biya le 10 janvier dernier n'avait fait que confirmer la gravité de son état.

Le parcours pour obtenir cette autorisation de sortie n'a pas été simple. Une première tentative d'évacuation avait échoué, malgré l'arrivée d'un avion médicalisé spécialement affrété depuis l'Europe. L'appareil était reparti à vide après plusieurs jours d'attente sur le tarmac de Yaoundé.

Face à l'urgence médicale, Laurent Esso avait sollicité l'appui de Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil du président et ancien ambassadeur en France. Cette démarche inhabituelle s'expliquait par l'impossibilité physique du ministre à rencontrer personnellement le chef de l'État, comme il en avait l'habitude.

L'autorisation présidentielle est finalement arrivée récemment, permettant au ministre de quitter le pays par un vol commercial. Cette évacuation tardive soulève des questions sur les procédures d'urgence médicale au sein des plus hautes sphères de l'État camerounais.

- Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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