Une nouvelle mission spéciale vient d'être mise en place par le ministère des Forêts et de la Faune pour gérer les conflits croissants entre humains et éléphants dans l'Extrême-Nord du Cameroun. Une équipe de 30 éco-gardes, placée sous l'autorité du délégué régional, est déployée dans les arrondissements de Kalfou, Moulvoudaye et Mindif.

Ces zones, situées en bordure du parc national de Kalfou, sont particulièrement touchées par les incursions d'éléphants. Ces animaux sortent régulièrement de leur réserve pour se nourrir dans les champs et les greniers des villageois, causant parfois des pertes humaines.

La mission poursuit plusieurs objectifs : surveiller les mouvements des éléphants près du parc de Waza, les éloigner des zones habitées, et sensibiliser les populations sur l'importance de préserver les corridors naturels de ces pachydermes. Les éco-gardes devront également lutter contre l'exploitation illégale des ressources naturelles.

Un cas particulier a récemment marqué les esprits. Le 6 janvier, le gouverneur a autorisé l'abattage d'un éléphant solitaire agressif, responsable de la mort d'un villageois le 1er décembre 2024. Selon des sources locales, l'animal aurait déjà été tué par la population.

Le ministre Jules Doret Ndongo rappelle que ces conflits ne sont pas nouveaux. Les éléphants, originaires principalement de la réserve de Waza, effectuent des migrations saisonnières vers le parc de Kalfou. Cette situation est aggravée par les changements climatiques et la pression démographique qui pousse les populations à occuper les couloirs de migration traditionnels des éléphants.

- Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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