Côte d'Ivoire : Abattoir de Port-Bouët, les marchands de bétails s'opposent à l'augmentation de 75% des frais d'enlèvement des ordures décidée par Issiaka Sawadogo
À l’abattoir de Port-Bouët, les frais de collecte, d’enlèvement et de traitement des déchets, notamment liés au déchargement de la litière (ensemble de feuilles mortes et débris végétaux en décomposition) par les camions transportant les animaux, ont été augmentés depuis le 1er décembre 2024. Ces frais sont passés de 20 000 Fcfa à 35 000 Fcfa par camion, sur décision de Issiaka Sawadogo, président du Conseil d’administration de la Fédération nationale des coopératives de la filière bétail et viande de Côte d’Ivoire (FENACOFBVI-CI). Ce marché a été concédé à la FENACOFBVI-CI par le District Autonome d’Abidjan, à travers sa direction générale des services techniques, depuis le 18 septembre.
Bien que ces nouveaux tarifs soient en vigueur depuis le 1er décembre, ce n’est que le 30 décembre 2024 que le PCA de la FENACOFBVI-CI a informé officiellement le District Autonome d’Abidjan par courrier. Dans cette lettre adressée au directeur général des services techniques, Issiaka Sawadogo justifie cette hausse par l’augmentation des charges opérationnelles, y compris un montant mensuel de 3 millions Fcfa versé à l’ANAGED pour la gestion et l’enlèvement de la litière.
Il explique que « ces coûts, combinés aux dépenses liées à l’entretien des infrastructures et à la manutention, qui s’élèvent à 6 500 FCFA par camion, ne pouvaient plus être couverts par le tarif précédent de 20 000 FCFA ». Dans son courrier, il précise également que « cette révision tarifaire a été adoptée par les acteurs, afin de maintenir la qualité du service et de répondre aux exigences opérationnelles croissantes».
Cependant, les marchands de bétail, regroupés au sein de l’Union régionale des sociétés coopératives des marchands de bétail d’Abidjan (URSCMABA), présidée par Mory Coulibaly, s’opposent fermement à cette augmentation. Dans un courrier de protestation signé par son PCA et adressé au directeur général des services techniques du District Autonome d’Abidjan, l’URSCMABA conteste cette décision qu’elle juge injustifiée.
« Les frais de collecte, d’enlèvement et de traitement des déchets de l’abattoir de Port-Bouët, concédés à la FENACOFBVI-CI, ont brusquement augmenté de 20 000 FCFA à 35 000 FCFA, soit une hausse de 75 %. Cette charge supplémentaire, décidée par la FENACOFBVI-CI, alourdit les contraintes pesant sur les acteurs de la filière et compromet la rentabilité et la viabilité de leurs activités. Nous, membres de l’URSCMABA, subissant de plein fouet cette augmentation indue, élevons une vive protestation contre cette pratique qui ne prend pas en compte les nombreuses charges que nous supportons déjà », déclare Mory Coulibaly.
Concernant les propos de Issiaka Sawadogo, qui affirme que « cette révision tarifaire a été adoptée par les acteurs pour maintenir la qualité du service », l’URSCMABA s’inscrit en faux. « Nous tenons à préciser que nous n’avons été associés, ni de près ni de loin, à cette décision unilatérale de la FENACOFBVI-CI et ne saurions être tenus responsables des conséquences qui en découleraient », ajoute-t-il.
« D’après nos investigations, il apparaît que l’augmentation des tarifs a été décidée entre Messieurs Issiaka Sawadogo, Zoungrana Rasmame Niangadou Hama, Landouré Amadou, Yattassaye Hamadi et Dao Abdramane, qui ne représentent pas l’ensemble des acteurs de la filière bétail et viande », conclut Mory Coulibaly.
Wassimagnon
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