Côte d'Ivoire : Crise au FPI, la justice valide le cinquième congrès ordinaire et déboute Dago Pierre
Le tribunal de première instance d'Abidjan-Plateau a rendu une décision très attendue hier, jeudi 26 décembre 2024, éteignant les contestations liées au cinquième congrès ordinaire du Front Populaire Ivoirien (FPI).
L’ancien vice-président du parti, M. Dagbo Godé Pierre, qui avait initié une action en justice pour obtenir l’annulation de cet événement, a vu sa requête rejetée par les juges. Le congrès en question, organisé les 8 et 9 novembre 2024 à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la Recherche de la Paix à Yamoussoukro, avait suscité de vives tensions au sein du FPI.
Principal point de discorde : les réformes fondamentales des textes du parti, qui incluaient notamment la suppression des courants internes, ainsi que plusieurs décisions jugées majeures. Parmi celles-ci figuraient l’élection du président du parti et des membres du comité de contrôle, les sanctions disciplinaires infligées à certains militants, l’élection des responsables de la Jeunesse du FPI (JFPI) et de l’Organisation des Femmes du FPI (OFFPI), ainsi que la désignation du candidat officiel du parti pour la présidentielle de 2025.
M. Dagbo Godé Pierre, qui était lui-même candidat lors de ce congrès, avait choisi de porter l’affaire devant la justice en arguant des irrégularités supposées dans son organisation et dans la prise de certaines décisions. Cependant, le tribunal a considéré que les arguments avancés étaient infondés, validant ainsi la conformité de cet événement aux statuts du FPI et aux règles qui régissent la vie interne du parti. Cette décision conforte non seulement la légalité des résolutions adoptées lors de ce congrès, mais également la stabilité institutionnelle d’un parti qui s’apprête à jouer un rôle crucial dans les prochaines échéances électorales.
Cette affaire illustre une fracture interne au sein du FPI, où certains cadres n’ont pas hésité à traduire leur propre formation politique devant les tribunaux. Un acte perçu par d’aucuns comme une manifestation de dysfonctionnements profonds, mais qui, à travers ce verdict, vient paradoxalement renforcer la position de l’équipe dirigeante. Pour les observateurs de la scène politique ivoirienne, ce jugement pourrait marquer un tournant en solidifiant l’unité du FPI autour des décisions issues de son congrès.
La désignation du candidat du parti pour la présidentielle d’octobre 2025 constitue l’un des acquis les plus stratégiques de cet épisode. Elle donne au FPI l’opportunité de se préparer sereinement à une élection qui s’annonce disputée.
En obtenant gain de cause devant la justice, la direction actuelle du FPI espère tourner la page des querelles internes et concentrer ses efforts sur le terrain politique national.
Cette victoire judiciaire pourrait ainsi symboliser un moment de rassemblement pour les militants et sympathisants du parti, qui aspirent à jouer un rôle de premier plan dans la vie politique ivoirienne. Pour les militants du FPI, cette décision est une reconnaissance de la souveraineté des structures du parti et de la validité de ses processus internes. Elle constitue une opportunité de rebâtir la cohésion au sein du parti, dépassant les divisions qui ont émergé au cours des derniers mois.
Ainsi, en validant le cinquième congrès ordinaire du FPI, la justice ivoirienne envoie un signal fort quant à la nécessité de privilégier le dialogue interne et le respect des règles démocratiques dans les formations politiques.
Ce dénouement rappelle que la légitimité d'un parti repose sur sa capacité à organiser des processus inclusifs et transparents, gages de son ancrage dans la vie politique nationale.
Jean Chresus, Abidjan
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire