Cameroun : Selon un décret du président Biya, la dot traditionnelle désormais reconnue par la loi, une avancée pour les mariages
Paul Biya
La nouvelle législation camerounaise permet désormais aux couples mariés traditionnellement de faire transcrire leur union auprès de l'état civil, selon un décret du président Paul Biya. Cette évolution juridique représente une véritable révolution dans un pays où la dot et les cérémonies traditionnelles occupent une place centrale dans la vie sociale.
La procédure de transcription se veut simple et accessible. Les époux peuvent se présenter à l'officier d'état civil de leur lieu de résidence ou du lieu où s'est déroulée la cérémonie traditionnelle. L'officier publie ensuite la demande par voie d'affichage, permettant ainsi une transparence totale du processus.
La loi prévoit également un mécanisme de protection. Toute personne ayant un intérêt légitime dispose d'un délai de trente jours pour s'opposer à cette transcription. Cette disposition protège notamment les droits des personnes déjà engagées dans un mariage antérieur.
Le tribunal joue un rôle central dans ce processus. Le décret présidentiel statue rapidement sur les éventuelles oppositions, dans un délai de dix jours. Cette célérité administrative témoigne de la volonté des autorités de faciliter la reconnaissance des unions traditionnelles.
Une fois le délai d'opposition écoulé, le mariage coutumier acquiert une existence légale par sa transcription dans le registre d'état civil. Cette mention figure également en marge des actes de naissance des époux, assurant ainsi une traçabilité complète de leur situation matrimoniale.
Cette réforme répond aux réalités socioculturelles du Cameroun. Elle offre une sécurité juridique aux nombreux couples qui choisissent de se marier selon les rites traditionnels. La reconnaissance légale du mariage coutumier renforce ainsi la cohésion entre droit moderne et traditions ancestrales.
Implications
La reconnaissance légale du mariage coutumier transforme profondément le paysage matrimonial camerounais. Cette évolution juridique apporte une protection aux époux unis traditionnellement. Les femmes, particulièrement vulnérables auparavant, bénéficient désormais d'une meilleure protection de leurs droits en cas de succession ou de séparation.
Cette réforme impacte également la vie quotidienne des couples. Les époux peuvent désormais accomplir des actes administratifs importants comme l'obtention de documents officiels pour leurs enfants ou l'ouverture de comptes bancaires communs. La transcription du mariage coutumier facilite aussi les démarches pour les visas familiaux et la réunification familiale à l'étranger.
Sur le plan social, cette évolution renforce la valeur des traditions tout en les intégrant dans le système juridique moderne. Les familles peuvent maintenant célébrer leurs unions selon les rites ancestraux sans craindre un vide juridique. Cette reconnaissance officielle encourage également la préservation des pratiques culturelles tout en les adaptant aux exigences de la vie moderne.
La polygamie encadrée
La polygamie traditionnelle se trouve également encadrée par cette nouvelle disposition. Les oppositions possibles dans un délai de trente jours permettent d'éviter les situations de polygamie non consentie ou les mariages forcés. Cette mesure contribue à la protection des droits individuels tout en respectant les pratiques culturelles légalement acceptées.
Du point de vue économique, cette reconnaissance légale facilite la gestion du patrimoine familial. Les droits de propriété, les héritages et les transactions financières du couple sont désormais mieux protégés. Les banques et les institutions financières peuvent plus facilement traiter les dossiers des couples mariés traditionnellement.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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