Amadou Koné et les membres de la commission jeudi à Abidjan (Ph KOACI) 

Le Ministre des Transports, Amadou Koné, a présidé le jeudi 19 décembre 2024 au centre d’examen théorique du permis de conduire sis à Abidjan-Cocody, la cérémonie de la présentation du bilan pour l’année 2024 des activités de la commission technique spéciale de suspension et du permis du retrait des permis de conduire.

Prenant la parole, le Ministre a exprimé sa satisfaction et mes encouragements au Directeur Général des Transports Terrestres et de la Circulation, Oumar Sacko, ainsi qu’à l’ensemble des membres de la Commission pour le travail rigoureux et inlassable qu’ils accomplissent au quotidien. 

Amadou Koné a d’entrée noté que, les accidents de la circulation continuent de causer des pertes en vies humaines et des souffrances indicibles dans le pays.

« Ces tragédies, souvent évitables, trouvent leurs causes pour plus de 80% dans le comportement humain lié », a-t-il révélé.

Il a rappelé que face à cette situation préoccupante, il a été procédé, le 08 décembre 2018, à la réactivation de la Commission Spéciale de Suspension et de Retrait de Permis de Conduire, un organe de veille du comportement des usagers sur la route.

« Dans le même objectif, le Gouvernement a adopté en 2021, à notre initiative, la Stratégie Nationale de Sécurité Routière articulée autour de mesures concrètes et ambitieuses. Cette stratégie s’appuie sur plusieurs axes qui visent, non seulement à faire baisser le nombre de tués et de blessés sur nos routes, mais aussi à promouvoir une culture de civisme et de responsabilité pour tous les usagers de la route », rappelé le Ministre des Transports.

Soutenant également que, dans le cadre de cette stratégie, plusieurs initiatives clés ont été mises en œuvre. 

Il s’agit notamment entre autres de « la mise en place d’un cadre permanent d’échanges et de collaboration entre différents acteurs, à travers l’activation de la Commission Nationale de la Sécurité Routière (CNSR) ; la création des Comités Locaux de sécurité routière dans tous les Chefs-lieux de région ;  la mise en place de la vidéo-verbalisation ; l’instauration du Permis à points ; l’intensification des contrôles à l’aide d’alcootest ; l’élargissement des compétences du Bureau Enquête Analyse Accident (BEA) aux enquêtes administratives et techniques liées aux accidents de la route ; la formation de plus de 3 000 chauffeurs au Certificat d’Aptitude du Conducteur Routier (CACR) ; l’instauration de la Semaine Nationale de la Sécurité Routière, qui se déroule du 03 au 10 de chaque mois. »

Selon le Ministre des Transports, ces initiatives s’inscrivent dans une vision ambitieuse : celle de réduire de 50 % le nombre de tués sur nos routes d’ici 2030 et d’affirmer :

 « Nous progressons allègrement vers cet objectif, mais le chemin demande encore des efforts collectifs. L’année 2024 a été marquée par des avancées significatives dans la gestion de la sécurité sur nos routes. En effet, grâce aux efforts conjoints de toutes les entités impliquées, les accidents mortels ont baissé de 30%. »

M. Amadou Koné a pris d’importants engagements pour l’année 2025 afin de réduire les accidents sur les routes ivoiriennes.

« Pour l’année 2025, je m’engage à renforcer les actions menées par la Commission en matière de suivi des sanctions. Nous allons également travailler à l’amélioration de la gestion des données relatives aux permis de conduire, afin d'assurer une plus grande traçabilité des véhicules impliqués dans les accidents et une meilleure réactivité dans le traitement des infractions. Nous comptons également intensifier les contrôles sur les grands axes routiers, où les comportements à risque sont les plus fréquents. La lutte contre l’incivisme routier est une responsabilité partagée. Si l’Etat doit garantir des infrastructures modernes et des mesures de régulation efficaces, chaque usager de la route doit adopter une attitude responsable et respectueuse des autres », a-t-il dit.

Pour cela, le ministre en appelle, aux transporteurs et conducteurs professionnels, pour qu’ils appliquent scrupuleusement les règles de sécurité routière ; aux organisations du secteur, pour qu’elles intensifient les campagnes de sensibilisation ; aux médias, pour qu’ils relaient largement les messages de prévention et contribuent à éduquer les usagers de la route ; aux partenaires institutionnels, pour qu’ils continuent de nous soutenir dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de la sécurité routière.

Car pour lui, chaque vie sauvée sur les routes ivoiriennes est une victoire pour la nation. C’est pourquoi il a réitéré ses remerciements à l’ensemble des structures et entités membres de la Commission de Suspension et de Retrait de Permis de Conduire.

« Ensemble, avec une mobilisation accrue, une application rigoureuse des règles et une prise de conscience collective, nous inverserons la tendance pour atteindre l’objectif d’un avenir où la sécurité routière sera une réalité pour tous », a-t-il soutenu.

Bien avant le Ministre des Transports, le Directeur Général des Transports Terrestres et de la Circulation (DGTTC), Oumar Sacko, a dressé bilan des activités de la commission technique spéciale de suspension et du permis du retrait des permis de conduire en 2024.

Il en ressort qu’après 09 sessions, 333 dossiers ont été traités au 21 novembre 2024. La nature de ses dossiers se présente comme suit :

« 103 dossiers mortels soit 31%, 137 dossiers corporels soit 41%, 60 dossiers matériels soit 18% et 33 dossiers pour les autres infractions soit 10%. Pour 240 condamnations fermes, 37 condamnations avec sursis, 8 restitutions et 45 absences et 2 reprogrammés. »

« Les dossiers traités sont des constations de : 200 dossiers de la Police nationale soit 60% transmis à la commission par le service voie publique de préfecture de police d’Abidjan. 113 dossiers de la Gendarmerie Nationale soit 33%, 20 dossiers de la Police spéciale de la sécurité routière (PSSR) et désormais une veille numérique (Plateforme) mise en place pour dénoncer les conducteurs indélicats », a indiqué M. Sacko.

Concernant les typées de véhicules impliqués dans les accidents de la circulation, l’on révèle : « 14% de privé ; 33% taxis ville (horokilométriques, VTC, et communaux), 16% de véhicules 2 et 3 roues, 20% de Gbakas et 17% d’autocars, poids lourds, tracteurs agricoles etc...)

Bondissant sur le cas des engins à deux et trois roues, le Ministre des Transports, Amadou Koné, a indiqué qu’il est désormais question d’accroitre les sanctions au niveau de la commission technique spéciale de suspension et du permis du retrait des permis de conduire.

 Car selon lui, les livreurs qui causent les accidents mortels dans la circulation ne peuvent être que les seuls responsables des drames causés par leurs engins.

« J’invite les responsables des entreprises qui utilisent ces jeunes à faire preuve de responsabilité. Désormais les responsables des entreprises dont leurs livreurs poseront de tels actes répondront devant la loi. Il faut beaucoup de vigilance et de sanctions envers les entreprises qui utilisent les jeunes livreurs qui souvent, non pas les documents afférents pour conduire les engins », a fait savoir le ministre des transports, avant d’appeler à une réflexion commune sur les cas des entreprises concernées dont leurs livreurs sont aujourd’hui impliqués dans les accidents mortels sur les routes.

Enfin, notons que, le bilan de la dernière session de l’année 2024 qui a eu lieu en présence du Ministre des Transports, Amadou Koné, a concerné  12 dossiers.

L’on relève huit (08) condamnations fermes de 03 mois à 05 ans, 03 cas d'absent, 01 restitution à la fin de la session de la commission technique spéciale de suspension et du permis du retrait des permis de conduire.

Donatien Kautcha, Abidjan