Côte d'Ivoire : Reduction des inégalités de genre, plaidoyer pour le renforcement des données sur les décès des femmes notamment dans les zones rurales
Le projet intitulé « Améliorer le système de déclaration et d'enregistrement des décès des femmes pour réduire les inégalités de genre en Côte d'Ivoire » (PASEF-CI) a été lancé, le mercredi 18 décembre 2024, au CERAP à Cocody. La cérémonie s’est tenue en présence de représentants de plusieurs ministères et de membres de la société civile.
Ce projet, initié par l'Association Nationale d’Aide à l’Enfance en Danger (ANAED), vise à renforcer l'enregistrement des décès des femmes en Côte d'Ivoire. Selon la directrice exécutive de l'ANAED, Ségama Marie Traoré, cette initiative fait suite à plusieurs constats préoccupants. Malgré les progrès réalisés ces dernières années dans le domaine de l'état civil, grâce à des améliorations institutionnelles, juridiques et opérationnelles, l'absence de données fiables sur les décès des femmes reste un obstacle majeur pour le gouvernement et les partenaires au développement. Cela limite leur capacité à élaborer des politiques de santé efficaces, adaptées aux besoins réels des femmes.
Les résistances socioculturelles et les pratiques néfastes, notamment dans les communautés rurales, contribuent également à cette situation. De nombreuses femmes n'ont pas accès à la propriété de biens ou de terres et ne disposent généralement pas de richesses transférables. À cela s'ajoutent les difficultés liées aux formalités d'inhumation, jugées souvent trop coûteuses pour les populations locales, malgré la gratuité de la déclaration de décès. L'accès limité aux bureaux d'état civil en zone rurale et le manque de sensibilisation sur l'importance de l'enregistrement des décès aggravent encore cette situation.
Face à ces disparités, l'ANAED, avec le soutien du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, a lancé le PASEF-CI. Ségama Marie Traoré a souligné lors du lancement que le projet vise à mettre en place un système d'enregistrement des faits d'état civil inclusif et efficace, prenant en compte les spécificités et les besoins des femmes, en particulier celles issues des groupes les plus marginalisés.
Le chef de cabinet du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Kouamé Issouffou, a rappelé que l’état civil est le fondement des droits humains et de la citoyenneté, garantissant l’accès aux services essentiels, facilitant la planification des politiques publiques et contribuant à l’inclusion sociale. Selon lui, le PASEF-CI constitue une réponse stratégique pour pallier la non-déclaration des décès des femmes. Il a également assuré que le ministère mettra en place un appui institutionnel et technique, et créera une plateforme de plaidoyer pour intégrer les résultats du projet dans les réformes nationales de l’état civil.
Le professeur Coulibaly Zoumana a présenté une étude qui a servi de base à l’élaboration du projet. Cette étude porte sur la déclaration des décès des femmes dans la région de la Bagoué.
Dans le cadre du projet, des actions de terrain seront menées de décembre 2024 à février 2025.
Wassimagnon
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