Côte d'Ivoire : San Pedro, des individus manifestent pour demander la libération de Vincent Djiropo, arrêté pour avoir dénoncé la présence de nudistes dans la forêt classée de Monogaga
Les soutiens de Vincent ce lundi à San Pedro (Ph KOACI)
À San Pedro, la tension est montée d'un cran ce lundi 16 décembre 2024, alors que des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant la gendarmerie où Vincent Djiropo, défenseur acharné de l’environnement, est détenu depuis son arrestation samedi. Munis de pancartes et scandant des slogans en faveur de sa libération, ces citoyens, parmi lesquels des autochtones winnin et des militants écologistes, dénoncent ce qu’ils considèrent comme une atteinte aux droits fondamentaux et une tentative d’intimidation.
Vincent Djiropo a été interpellé après avoir publiquement dénoncé la présence de nudistes dans la forêt classée de Monogaga, une zone protégée située près de San Pedro.
L’arrestation du militant a eu lieu dans un contexte tendu, survenant moins de 24 heures après une réunion controversée tenue à la préfecture de San Pedro, où des représentants des autorités et des acteurs locaux discutaient de la situation dans la forêt classée. Les critiques affirment que la détention de Djiropo est une réponse politique destinée à faire taire ses accusations, lesquelles mettent en cause des intérêts économiques et administratifs liés à la gestion de cette zone sensible.
Devant la gendarmerie, le dispositif sécuritaire est impressionnant. Des véhicules de patrouille et des forces armées entourent les lieux, mais cela n’a pas dissuadé les manifestants de maintenir la pression.
Au cœur de cette mobilisation, l’indignation est alimentée par un sentiment d’injustice.
Les manifestants dénoncent également le silence du ministère des Eaux et Forêts, accusé de ne pas assumer ses responsabilités dans la gestion de la forêt et de chercher à détourner l’attention des véritables problèmes.
La mobilisation se poursuit, l’affaire Djiropo prend une ampleur nationale, attirant l’attention des organisations de défense des droits de l’homme et des militants écologistes au-delà des frontières ivoiriennes. En attendant l’issue de son audition, ses soutiens ont promis de ne pas relâcher leurs efforts, convaincus que cette lutte dépasse la seule personne de Vincent Djiropo : elle incarne, selon eux, la bataille pour la justice environnementale et la reconnaissance des droits des peuples autochtones.
Jean Chresus, Abidjan
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