Côte d'Ivoire : Affrontement communautaire à Bédiala, le gouvernement crie son indignation et prend des mesures pour restaurer le calme, des soutiens apportés aux victimes
Le 8 décembre 2024, un conflit intercommunautaire a éclaté à Nanoufla, un village de la région du Haut-Sassandra, à la suite d’un tragique assassinat. L'incident, qui a secoué cette localité marquée par des relations historiques entre les communautés Gouro et Sénoufo, a fait un mort et plusieurs blessés.
Les faits remontent au 5 novembre 2024. Une jeune fille Gouro travaillant dans un hôtel à Nanoufla a été retrouvée morte dans un puits de l’établissement où elle était employée. Une enquête de la gendarmerie a rapidement conduit à l'arrestation du principal suspect, son compagnon, un jeune entrepreneur du village, ainsi que deux de ses acolytes.
Le 8 décembre 2024, jour de l'inhumation de la victime, des scènes de violence ont éclaté lorsque des amis et proches de la défunte ont été raillés par les employés du suspect, qui se sont amusés à filmer la scène. En réponse à ces provocations, une colère immense a gagné la foule, et plusieurs d’entre eux ont mis le feu à la menuiserie du suspect, déchaînant ainsi une série d'événements tragiques.
En représailles, des jeunes de la communauté Sénoufo, accompagnés des employés de la menuiserie, ont attaqué le quartier où réside le maire de Bédiala. Ces attaques ont entraîné la perte d'une vie humaine, des blessés, et des dégâts matériels importants. Parmi les victimes, la fille du maire a été tuée. La maison du maire a été saccagée, et des biens personnels ont été détruits.
Le bilan de ces affrontements intercommunautaires est lourd. Le conflit a causé un mort, la fille du maire de Bédiala, 14 blessés, un bilan révisé après l'arrivée de nouveaux blessés, la maison du maire saccagée et vidée, la menuiserie du suspect incendiée, 2 motos détruites par les flammes.
Sans oublier des dommages matériels dans plusieurs infrastructures, dont un hôtel et des équipements funéraires tels que le chapiteau du lit mortuaire, des chaises et des bâches.
Suite à ces violences, les autorités locales sont rapidement intervenus pour rétablir l’ordre. La gendarmerie est intervenue sur place et a transporté les blessés au Centre Hospitalier Régional (CHR) de Daloa. Le Conseil Régional du Haut-Sassandra, le maire de Bédiala, ainsi que des personnalités comme la Directrice du ministère de la Cohésion Nationale, ont pris part aux actions de soutien aux victimes.
Les autorités ont également exprimé leur solidarité envers les victimes en distribuant des dons. Le Président du Conseil Régional du Haut-Sassandra a offert une aide aux blessés, et le maire de Daloa a adressé un soutien à son homologue de Bédiala.
Le 12 décembre 2024, la ministre de la Cohésion Nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, Myss Belmonde Dogo, en compagnie du ministre Mamadou Touré, a effectué une visite à Bédiala pour apaiser les tensions entre les communautés Gouro et Sénoufo.
La ministre Belmonde Dogo a fermement condamné les violences intercommunautaires.
“Il est inacceptable que dans ce pays, deux communautés alliées se battent jusqu’à s’entretuer. L’alliance entre les Sénoufo et les Gouro a été foulée au pied. Les chefs de communautés doivent être des garants de la paix et de la cohésion. Ils doivent renforcer leur rôle dans la gestion des conflits, quelle que soit leur nature”.
Elle a aussi insisté sur la nécessité d'un apaisement et d'un dialogue entre les deux communautés.
“Ne vous laissez pas guider par les rumeurs. Ce sont souvent les fausses informations qui déclenchent des conflits. Ensemble, nous trouverons des solutions aux causes profondes de ces tensions”. Elle a également annoncé des mesures de soutien financier pour les blessés.
De son côté, le ministre Mamadou Touré a salué l'effort des autorités locales et des forces de défense pour maîtriser la situation.
“Nous sommes surpris par ce qui est arrivé. Il est important de comprendre que chacun est responsable de ses actes, et cela ne doit pas compromettre les relations entre les communautés. Il est impératif que cessent les solidarités mal orientées dans les actes violents”.
Face à cette situation dramatique, plusieurs recommandations ont été émises pour éviter de futurs conflits:
Organiser un dialogue communautaire entre les Gouro et les Sénoufo, afin de restaurer la paix et renforcer les liens d’amitié et de coopération ; assurer une sensibilisation sur la détention et l’utilisation des armes à feu ; assister les populations touchées par les dommages matériels.
Les autorités, tout en soulignant l’importance de la justice pour réparer les préjudices, ont appelé à une réconciliation véritable entre les deux communautés, dans le respect des traditions et des valeurs communes.
L'incident tragique de Bédiala soulève la question de la gestion des tensions intercommunautaires en Côte d'Ivoire. Si les autorités se sont rapidement mobilisées pour apaiser la situation, l'appel à un dialogue ouvert entre les Gouro et les Sénoufo semble essentiel pour éviter de futures violences. Il est de la responsabilité de chacun de contribuer à un environnement de paix et de cohésion, dans le respect des principes de justice et de solidarité.
Wassimagnon
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C'est curieux cette posture de ce maudit pouvoir du rdr: Depuis 2012 et le phénomène des conflits intercommunautaires, aucune action concrète n'est mise en œuvre pour y mettre fin fin. Bien au contraire, on préfère envoyer le général, cdt supérieur de la gendarmerie pour effrayer les belligérants ou encore aller faire son "yako" devant les caméras et se dire que la réconciliation entre des peuples frères qui vivaient naguère, en attente totale, est réglée. Et le lendemain, rebelotte à un autre endroit du pays. Cela montre que le mal est profond. Que fait le médiateur de la République ? Que fait le ministre de la justice pour donner une suite judiciaire à ces violences et assassinats ? Pourquoi le mutisme du procureur de la république quand il s'agit des violences intercommunautaires ? Trop c'est trop !
Les Senoufos que nous connaissons en Cote d Ivoire ne sont pas capables de ce genre d acte… pourquoi il n est plus fait mention de dozos ? Des gens tuent la fille du maire et y a en rien . Ou en sommes nous avec les enquêtes ? C est insultant cette histoire….
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