Le défunt (Ph KOACI)

Napié, localité située à une dizaine de kilomètres de Korhogo, baignait dans l’effervescence d’un tournoi de football censé renforcer les liens entre communautés.

 Ce dimanche 1er décembre 2024, le terrain poussiéreux de l’EPP Napié 1 était le lieu d'une rencontre décisive où chaque mouvement semblait animé par l’espoir et la passion. Mais nul n’imaginait que cet instant de communion se transformerait en une scène bouleversante.

Koné Issouf, un jeune homme au talent certain et à la joie contagieuse, portait l’espoir de son équipe sur ses épaules. En inscrivant un but d’une précision magistrale, il avait illuminé les regards et fait vibrer le public. Les cris d’acclamation fusaient encore lorsque le drame éclata. Un pas de trop, une chute brutale. Le silence s’installa, pesant comme un orage prêt à éclater.

Les regards se croisèrent, incrédules, tandis que le jeune homme restait immobile sur le sol. On s’élança vers lui, des prières jaillissant dans l’urgence du moment, mais tout semblait vain. La vie semblait s’être échappée, silencieuse et impitoyable.

Les clameurs de joie avaient laissé place aux sanglots. Les spectateurs, les coéquipiers et même les adversaires, tous étaient figés dans un mélange de douleur et d’incompréhension. La tragédie de Koné Issouf venait d’unir les âmes dans un silence lourd, déchirant le cœur de la région.

Napié, ce jour-là, n’a pas seulement perdu un joueur, mais un symbole. Un jeune homme dont le sourire et l’énergie incarnaient ce que le sport doit représenter : l’espoir, la camaraderie et la lumière.

Jean Chresus, Abidjan