Cameroun : Affaire Martinez Zogo, un procès sous tension renvoyé au 23 décembre prochain
Le procès de l'assassinat du journaliste Martinez Zogo continue de susciter intrigue et suspense. Lors de l'audience du 2 décembre, le tribunal militaire de Yaoundé a une nouvelle fois reporté les débats, fixant la prochaine session au 23 décembre. Ce énième report alimente les soupçons de manœuvres dilatoires dans un contexte judiciaire déjà extrêmement tendu.
Polémique
L'actualité de ce procès a été marquée par l'apparition d'un document controversé : un prétendu ordre de libération provisoire signé par le juge Sikati Kamwo, concernant Maxime Eko Eko et Amougou Belinga. Ce faux document a jeté le trouble et offert aux avocats de la défense une opportunité de remettre en question la procédure.
Maître Josiane Florence Ngoumou, avocate d'Eko Eko, a livré un récit pour le moins surprenant. Selon elle, le greffier Jean Didier Nkoa lui aurait remis l'acte dans son bureau, avant de le reprendre précipitamment suite à un mystérieux appel téléphonique. Me Tchoungang, représentant Jean-Pierre Amougou Belinga, a été encore plus direct, défiant publiquement le tribunal et exigeant des poursuites contre les éventuels faussaires.
Les conséquences administratives ont été immédiates. Le juge Sikati Kamwo a été brutalement muté dans le Nord, perdant ses fonctions au tribunal militaire. Le greffier Jean Didier Nkoa a connu une brève incarcération suivie d'une libération aussi soudaine qu'inexpliquée. Ces changements précipités alimentent les soupçons de manipulation judiciaire.
Haute Tension
Les avocats de la défense poursuivent leur stratégie avec détermination. Ils veulent faire annuler les poursuites, obtenir la libération de leurs clients et remettre en cause la légitimité de la procédure. Le tribunal se trouve désormais face à un dilemme complexe : reconnaître l'authenticité du document, le déclarer faux ou reporter toute décision.
L'affaire implique 17 suspects, dont 12 agents de la Direction générale de la recherche extérieure (Dgre, contre-espionnage camerounais). Parmi eux, des personnalités comme Léopold Maxime Eko Eko, ancien patron de la DGRE, et Jean-Pierre Amougou Belinga, homme d'affaires influent, sont soupçonnés d'être impliqués dans l'assassinat du journaliste Martinez Zogo.
Le statut de la Dgre reste également un point polémique. Malgré deux tentatives, l'avocat Claude Assira n'a pas réussi à faire reconnaître l'organisation comme partie civile, ce qui pourrait la contraindre à verser des dommages et intérêts à la famille du journaliste.
Le 23 décembre prochain sera donc une date décisive pour ce procès. En attendant, Jean-Pierre Amougou Belinga et ses coaccusés demeurent incarcérés à la prison de Kondengui, dans l'expectative d'une audience qui promet d'être explosive.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 6
91154277-ou cameroun@koaci.com
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