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Côte d'Ivoire : Les déguerpis de Bonon, une tragédie humaine en attente d'une réponse urgente
 

Côte d'Ivoire : Les déguerpis de Bonon, une tragédie humaine en attente d'une réponse urgente

 
 
 
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© Koaci.com - lundi 02 décembre 2024 - 21:29


Depuis le 17 septembre 2024, les habitants de 41 campements situés dans la forêt classée de Bonon, au centre-ouest de la Côte d'Ivoire, vivent un véritable cauchemar. À la suite d'une opération de déguerpissement, 12 campements ont été complètement détruits, laissant des centaines de familles sans abri, sans ressources et dans une précarité totale. Pour beaucoup, ces terres étaient leur foyer depuis des décennies, certains y résidaient depuis plus de 30 ans. Aujourd’hui, deux mois après l’expulsion, la situation des déguerpis continue de se détériorer, et leur appel à l’aide reste désespéré.


L’opération de déguerpissement a complètement bouleversé la vie de milliers de personnes. Les maisons, les champs agricoles et même les écoles ont été rasés. À Djénébakro, la seule école du village a été détruite, privant ainsi les enfants de l'accès à l'éducation.


Kouassi Valérie, une habitante du campement dévasté, raconte avec émotion : "Voici ce qu’il reste de ma maison. Ils l’ont détruite. C’est ici que j’ai vécu pendant plus de 25 ans. Aujourd'hui, je ne sais plus où aller."


Comme elle, des dizaines de familles sont désormais sans toit, contraintes de chercher refuge dans des villages voisins où les conditions de vie sont particulièrement difficiles.


L’impact de cette expulsion sur les enfants est catastrophique. La destruction de l’école de Djénébakro et la saturation des établissements voisins empêchent de nombreux enfants de reprendre le chemin de l'école.


Un parent de la région témoigne : "Certains enfants n’ont pas repris l’école, soit parce qu’elle est trop éloignée, soit à cause de nos moyens financiers limités."


Les infrastructures scolaires de la région, déjà insuffisantes, ne peuvent plus accueillir tous les élèves déplacés. Cette situation compromet sérieusement l'avenir éducatif des enfants.


 

L’agriculture, principale source de subsistance pour ces familles, a elle aussi été dévastée. Les champs de cacao et autres cultures vivrières ont été abandonnés. Les récoltes laissées sans surveillance sont régulièrement pillées par des voleurs.


Kouadio Jules, habitant de Yaokouadiokro, explique : "On nous a permis de récolter notre cacao, mais les voleurs savent qu'on n’est plus là. Ils viennent la nuit et volent nos récoltes. Aujourd’hui, nous n'avons plus rien à manger."


Pour N'guessan David, installé à Dibykro depuis 1972, les conséquences sont dramatiques.

"Je suis vieux, avec des enfants à l'école et d'autres à l'université. Comment allons-nous survivre ? On nous empêche même de nettoyer nos champs, et nos récoltes pourrissent en brousse."


Malgré l’urgence de la situation, l’aide apportée par l’État reste sporadique et largement insuffisante. Les distributions alimentaires sont limitées et ne couvrent pas les besoins des familles.


Un habitant de Bonon témoigne : "Sur les 12 campements détruits, on nous a donné 10 tonnes de riz à partager. Mais cela ne suffit pas. Heureusement, certains particuliers nous aident."


Kanga Thomas, un éleveur de poulets dont la ferme a été détruite, exprime sa frustration :

"Avant, c’est ici que je nourrissais mes enfants qui sont au collège. Aujourd'hui, je me retrouve à la rue. Je suis désemparé, je ne sais plus quoi faire."


Deux mois après le déguerpissement, les conditions de vie des déguerpis de Bonon sont insoutenables. Leur appel à l’aide est unanime : "Nous demandons la clémence de l'État."


 

La situation est d'autant plus urgente que ces familles ont perdu leur toit, leur école, et leur moyen de subsistance. Une intervention rapide et efficace est essentielle pour leur permettre de se reconstruire.


Le drame des déguerpis de Bonon interpelle la conscience collective. Il est urgent que l’État, les organisations humanitaires et la société civile s'unissent pour apporter une réponse immédiate et durable à cette situation catastrophique.


Les besoins sont multiples : relogement, accès à l’éducation, soutien alimentaire et relance des activités agricoles. L’urgence de la situation impose une action immédiate pour offrir à ces familles un avenir digne et sécurisé.


Wassimagnon




 
 
  Par Koaci
 
 
 
 
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