Côte d'Ivoire : Chirurgie cardiaque, des experts africains en conclave à Abidjan pour plancher sur la réduction du coût
Le coût d'une intervention chirurgicale à cœur ouvert oscille entre 5 millions et 10 millions de FCFA par opération dans la plupart des pays africains. Ce qui réduit l'accessibilité financière des patients aux soins. En vue de remédier à ces obstacles, Abidjan a abrité les 28 et 29 novembre 2024, la 3e Conférence de l’Académie Africaine de Chirurgie Cardiaque Pédiatrique et Congénitale, couplée à la 9e édition de la Conférence Internationale de l’Association Africaine des Chirurgiens Thoraciques et Cardio-Vasculaires, sous le thème «Chirurgie Cardiaque en Afrique : Défis Actuels »
La cérémonie d’ouverture, tenue ce vendredi 29 novembre 2024, à l’hôtel Azalaï d’Abidjan, a vu la participation du Professeur Kountele Gona Soro, directeur de cabinet adjoint chargé du système de santé, représentant le ministre Pierre Dimba.
Dans son allocution, le Prof. Soro a souligné que l'Afrique sub-saharienne affiche une prévalence élevée des maladies cardiaques rhumatismales, notamment chez les enfants âgés de 5 à 14 ans, avec un taux de 5,7 pour mille. « Sur 2 millions d'enfants atteints de ces maladies dans le monde, un million vivent en Afrique. Ces affections figurent parmi les premières causes de décès des enfants de moins de 10 ans, avec une mortalité estimée entre 12,5 % et 20 % », a-t-il précisé.
Il a rappelé que la Côte d’Ivoire a fait des maladies cardiovasculaires une priorité depuis la création, en 1977, de l’Institut de Cardiologie d’Abidjan, qui a réalisé sa première circulation extracorporelle en 1978. Pour répondre à une demande croissante, le pays s’apprête à inaugurer un second institut à Bouaké, dont les travaux sont achevés à plus de 90 %. Ce centre renforcera l’offre de soins pour les maladies thoraciques, cardiaques et vasculaires.
En outre, la Côte d’Ivoire met en œuvre depuis 2018 un vaste programme hospitalier, ayant déjà permis la construction et la réhabilitation d’hôpitaux équipés de technologies de pointe.
« Face à l’évolution des pathologies et des technologies, nous devons proposer des solutions adaptées et accessibles », a affirmé le Prof. Soro.
Il a également dénoncé le recours au tourisme médical, qui engendre des coûts prohibitifs pour les patients issus de pays à revenus modestes.
Pour y remédier, il a plaidé pour la création d’un marché commun africain permettant d’acquérir équipements et consommables à des coûts plus abordables, favorisant ainsi une pratique plus large de la chirurgie cardiaque.
« Nous attendons avec impatience vos recommandations pour guider les décideurs et répondre aux besoins de nos populations », a-t-il conclu, soulignant que les conclusions de cette conférence serviront de feuille de route au ministre Pierre Dimba pour développer cette discipline essentielle.
Wassimagnon
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