Cameroun : Des gendarmes accusés de violences sur un avocat, le SED ouvre une enquête
Me Richard Tamfu avocat victime de violences (Ph)
Le secrétaire d'État à la Défense (SED) chargé de la gendarmerie, Galax Etoga, a ordonné l'ouverture immédiate d'une enquête judiciaire suite à un incident impliquant l'avocat Richard Tamfu. L'ordre a été transmis par le colonel Pierre Aimé Bikele, commandant de la Légion de gendarmerie du Littoral.
Une vidéo troublante, enregistrée le 27 novembre à Douala, largement relayée sur les réseaux sociaux camerounais, montre un gendarme portant des coups de pied à Me Richard Tamfu, sous les regards choqués des témoins présents.
Galax Etoga, le patron de la gendarme nationale, a précisé que cette enquête vise à établir la vérité. Il a instruit le commandant de la Légion de gendarmerie du Littoral d'entendre toutes les parties impliquées et de rendre un rapport détaillé dans un délai de 72 heures.
Me Richard Tamfu est resté discret sur les circonstances exactes de l'incident. Il a simplement indiqué qu'il faisait l'objet d'une convocation, alors que les gendarmes semblaient agir comme s'il s'agissait d'un mandat d'amener. Ses proches affirment qu'il était en train d'exercer ses fonctions d'avocat lorsqu'il a été interpellé de force. Ils ont également révélé qu'il a dû être hospitalisé suite à cet incident.
Cette affaire intervient à un moment délicat pour le SED, qui venait de relancer une campagne contre les actes de torture au sein de ses rangs.
La réaction du Barreau a été immédiate. Mbah Eric Mbah, président de l'Ordre des Avocats du Cameroun, a immédiatement saisi la Commission des droits de l'Homme du Barreau. Il a demandé aux représentants locaux de rassembler tous les éléments factuels pour une analyse approfondie.
La classe politique, notamment l'opposition, a vivement condamné cet acte. Joshua Osih, président du Social Democratic Front (SDF), a exigé des sanctions exemplaires contre les auteurs de ce qu'il qualifie de « sauvagerie médiévale ».
Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), a quant à lui pointé du doigt les défaillances systémiques. Il a souligné les lacunes dans la formation des forces de l'ordre et le manque de supervision des agents de police judiciaire.
L'affaire montre, une fois de plus, les tensions persistantes entre les forces de l'ordre et les professionnels du droit, soulevant des questions importantes sur le respect des droits humains au Cameroun.
- Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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