Côte d'Ivoire : Embouteillages à Abidjan, selon l'AMUGA, les pertes socio-économiques représentent environ 5% du PIB
Les pertes socio-économiques engendrées par les embouteillages dans la ville d’Abidjan s’élèvent à environ 5% du Produit Intérieur Brut (PIB) ivoirien. Cette information a été communiquée à la presse, ce mardi 26 novembre 2024 par Aristide Gahié, Directeur de la Planification et des Études de l'Autorité de la Mobilité Urbaine dans le Grand Abidjan (AMUGA), lors de la tribune hebdomadaire du Centre d'information et de communication gouvernementale (CICG), intitulée “Tout Savoir Sur...”.
Invité à cette tribune pour présenter le “projet de mobilité urbaine d'Abidjan”, Aristide Gahié a souligné que les embouteillages dans le Grand Abidjan constituent un véritable casse-tête tant pour les usagers que pour les automobilistes.
“L’agglomération du Grand Abidjan connaît actuellement une congestion chronique qui nuit à la dynamique économique nationale. En effet, l’inefficacité des transports à Abidjan entraîne plusieurs externalités, notamment le poids élevé des déplacements dans le budget des ménages. Le transport représente la troisième dépense la plus importante dans le budget des ménages d'Abidjan, après l'alimentation et le logement. Une étude de la Banque Mondiale menée en 2019 indique que les ménages les plus pauvres dépensent en moyenne 30% de leur budget global pour effectuer un aller-retour quotidien pour deux personnes entre leur domicile et leur lieu de travail. Un système de transport est considéré comme abordable lorsqu’il n’absorbe pas plus de 10% du budget des ménages”, a-t-il expliqué.
Il a également précisé que les émissions de gaz à effet de serre provenant des transports représentent le troisième poste d’émission pour la Côte d’Ivoire, avec des niveaux de polluants locaux plus de deux fois supérieurs au seuil recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces polluants peuvent induire des problèmes respiratoires, aggraver les maladies cardiovasculaires et augmenter le risque de cancer du poumon. “Selon une enquête menée par la Banque Mondiale, environ 57% des entreprises d’Abidjan considèrent que le transport représente un obstacle 'majeur' ou 'très sévère' à leurs activités”, a-t-il ajouté.
Face à ce constat, le gouvernement ivoirien a repensé le système de transport public à Abidjan pour garantir un maillage optimal du territoire et améliorer les services de transport. Au cours des cinq dernières années, des éléments clés d’une transformation profonde de la mobilité dans le Grand Abidjan ont été matérialisés. “Cette transformation repose sur les recommandations du Schéma Directeur d’Urbanisme du Grand Abidjan (SDUGA), grâce à l’engagement fort de l’État, soutenu par ses Partenaires Techniques et Financiers. L’État ivoirien réalise ainsi des investissements significatifs dans des projets structurants de transport collectif, tels que la ligne 1 du métro d’Abidjan, les lignes de Bus Rapid Transit (BRT), le développement du réseau de bus SOTRA, le transport lagunaire, et la construction de pôles d’échanges multimodaux, afin de participer à la mutation de la mobilité dans le Grand Abidjan”, a-t-il précisé.
Aristide Gahié a particulièrement mis en avant le projet de la ligne de Bus Rapid Transit (BRT) sur le corridor Est-Ouest, co-financé par la Banque Mondiale et l’Agence Française de Développement (AFD) dans le cadre du Projet de Mobilité Urbaine d’Abidjan (PMUA). Ce projet constitue, avec la ligne 1 du métro d’Abidjan, l’une des deux épines dorsales du système multimodal des transports collectifs (SMIT) du Grand Abidjan. Le trafic projeté du BRT à l’horizon 2030 est estimé à environ 485 100 voyageurs par jour.
“La ligne de BRT sur le corridor Est-Ouest est l’une des activités phares du PMUA. Elle s’étend sur 20 kilomètres, reliant la commune de Yopougon à celle de Bingerville, et comprend 21 stations. Son objectif est de remodeler le paysage du transport urbain abidjanais. Au-delà de ces grands projets qui vont renforcer la capacité du système de transport, il est essentiel d’organiser le transport collectif de manière cohérente et intégrée. Pour optimiser les dépenses publiques et assurer l’attractivité des services, les différents modes de transport doivent constituer un système intégré pour l’usager”, a-t-il confié.
Aristide Gahié a également éclairé l’auditoire sur le Projet de Mobilité Urbaine d’Abidjan (PMUA), dont le coût total initial s’élève à 540 millions de dollars US, co-financé par la Banque Mondiale et l’AFD respectivement à hauteur de 300 millions USD et 100 millions USD, avec un apport attendu du secteur privé de 130 millions USD. Ce projet s’inscrit dans une initiative globale visant à améliorer les conditions de mobilité urbaine sur le corridor Est-Ouest d’Abidjan. Il a rassuré que toutes les personnes impactées par la réalisation de ces différents projets seront indemnisées avant le démarrage des travaux.
Wassimagnon
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