Se disant marginalisées, des organisations de personnes handicapées en Côte d'Ivoire appellent à une amélioration des lois et textes pour favoriser leur inclusion dans le tissu socio-économique du pays.

Ce lundi 25 novembre 2024, à Cocody (Abidjan), deux faîtières d'organisations de personnes handicapées, à savoir la Fédération des associations des personnes handicapées de Côte d'Ivoire (FAHCI), présidée par l'ancien ministre Raphaël Dogo, et la Confédération des associations des personnes handicapées (COPHCI), dirigée par Coulibaly Souleymane, ont organisé un atelier. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre du Groupe technique de travail (GTT) mis en place avec l’appui de l’ONG Sightsavers, qui vise à promouvoir l’autonomisation des personnes handicapées.

L’objectif principal de cet atelier était de sensibiliser et de plaider auprès de l’Agence Emploi Jeunes pour une meilleure inclusion des personnes handicapées dans le tissu économique. L'accent a été mis sur l’adaptation des services ordinaires afin qu’ils répondent aussi efficacement aux besoins des personnes en situation de handicap.

Raphaël Dogo, président de la FAHCI, a souligné l’importance d’une inclusion axée sur l’adaptation des services généraux, plutôt que la création de dispositifs spécifiques.

« L'inclusion ne signifie pas créer des produits uniquement pour les personnes handicapées. Il s’agit d’adapter les services ordinaires, accessibles à tous, afin qu’ils soient également efficaces pour les personnes en situation de handicap », a-t-il déclaré.

Il a également salué la présence des agents de l’Agence Emploi Jeunes et du représentant du directeur général de l’Emploi, Assoumou, conseiller technique. Selon lui, cet atelier s'inscrit dans une série d’initiatives entreprises par le GTT pour plaider en faveur d’une prise en compte accrue des personnes handicapées dans le développement économique de la Côte d'Ivoire.

Raphaël Dogo a rappelé qu’en Côte d’Ivoire, environ 4,7 millions de personnes sont en situation de handicap. Pourtant, elles demeurent largement exclues des dynamiques socio-économiques. Il a plaidé pour une révision des textes existants afin de renforcer leur inclusion.

De son côté, Bamba Awa Raïssa, sous-directrice en charge des relations avec les partenaires techniques et financiers à l’Agence Emploi Jeunes, a rassuré les associations sur la volonté de l’Agence d’améliorer ses dispositifs en faveur des personnes handicapées.

« Nous avons été invités pour examiner comment l’Agence Emploi Jeunes prend en compte les personnes handicapées et identifier les axes d’amélioration possibles. Actuellement, nos dispositifs réservent 2 % des opportunités aux personnes en situation de handicap, comme le prévoit la loi. Ce taux pourrait être revu à la hausse », a-t-elle expliqué.

Les représentants de l'Agence ont également présenté les nombreuses opportunités disponibles pour l’emploi des populations en général, en mettant un accent particulier sur les personnes handicapées.

Cet atelier marque une étape importante dans le processus de sensibilisation et de dialogue entre les associations de personnes handicapées et les acteurs institutionnels pour promouvoir une inclusion équitable et durable dans le développement économique de la Côte d’Ivoire.

Jean Chrésus, Abidjan