Lors de l'examen du projet de loi de finances pour l'année 2025, le ministre du Patrimoine, du Portefeuille de l'État et des Entreprises publiques, Moussa Sanogo, a présenté devant la commission des affaires économiques et financières de l’Assemblée nationale, ce mardi 19 novembre 2024, le budget de son ministère. Ce budget, d'un montant total de 44,3 milliards FCFA, a été approuvé à l’unanimité par les députés.

La répartition de ces crédits est la suivante : 35 milliards FCFA pour l'administration générale, 8,7 milliards FCFA pour le portefeuille de l’État, et 500 millions FCFA pour la gestion des établissements publics nationaux (EPN). En outre, des subventions de 19,5 milliards FCFA ont été attribuées à la SONAPIE pour la gestion du patrimoine immobilier de l’État, tandis que 2,2 milliards FCFA sont alloués aux dépenses d’abonnement et 7,7 milliards FCFA aux dépenses de personnel.

Selon le ministre, ce budget vise à soutenir les actions du ministère, notamment dans la gestion du patrimoine immobilier de l’État. En 2025, la priorité sera donnée à la poursuite de l’opération de recensement des biens immobiliers, qui a déjà débuté dans les deux districts autonomes, les 12 chefs-lieux de district et les grandes villes (plus de 200 000 habitants). Le processus inclut également l’immatriculation des biens, la programmation financière pour leur entretien, ainsi que l'exécution d'un programme de construction de nouveaux bâtiments à usage administratif.

En ce qui concerne le portefeuille de l’État, il a indiqué qu'une attention particulière sera portée à la réforme des modèles économiques des entreprises publiques, ainsi qu’à l'amélioration du suivi des recommandations des audits réalisés. "Actuellement, des rencontres sont organisées avec chaque société d'État pour analyser les difficultés rencontrées et proposer des solutions, notamment en révisant leurs modèles économiques", a-t-il ajouté.

Par exemple, le ministre a évoqué le cas du Fonds d’entretien routier (FER), soulignant l’importance d’adapter son modèle économique, afin de faire face aux besoins croissants en matière de construction et d’entretien des routes. Il a insisté sur la nécessité de privilégier les prêts concessionnels et d’explorer de nouvelles sources de financement, comme les péages, tout en réévaluant la fiscalité pétrolière, qui finance actuellement l’entretien routier.

Moussa Sanogo a également rappelé que les audits réalisés en 2023 ont concerné 12 entreprises publiques, dans l’objectif de renforcer la gouvernance et d’assurer une gestion optimale des ressources publiques. "Les résultats sont encourageants : entre 2018 et 2023, le résultat net des entreprises publiques a été multiplié par 7,7, passant de 33,5 à 257,5 milliards FCFA, tandis que les déficits ont diminué de 31,3 milliards FCFA sur la même période. De plus, les dividendes versés à l’État ont augmenté de 166 % entre 2018 et 2023, passant de 26,2 à 69,8 milliards FCFA", a mentionné, Moussa Sanogo.

Concernant la gestion des établissements publics nationaux (EPN), le ministre a souligné les défis liés à la mobilisation de ressources propres. 

"Actuellement, ces établissements ne collectent que 5 % des 60 % de ressources qu'ils doivent générer. Par ailleurs, l’exécution des budgets d'investissement des EPN reste insuffisante, avec seulement 60 % des fonds alloués effectivement utilisés, ce qui freine la création de valeur", a soutenu, le ministre.

Ainsi, les actions prévues pour 2025 visent à renforcer la gouvernance des entreprises publiques et à optimiser la gestion des finances publiques, dans le but de promouvoir un développement économique durable.

Wassimagnon