sur les lieux de la découverte ce dimanche (Ph KOACI)

Ce dimanche 10 novembre 2024, une scène effroyable a secoué le quartier Akouédo Manioc d'Abidjan. Sur une ancienne décharge en périphérie, des passants ont fait une découverte macabre : deux corps de nouveau-nés sans vie, abandonnés dans un sac plastique. Cet ancien site, connu pour les déversements de déchets en tout genre, est devenu le théâtre d’une enquête policière qui s’annonce complexe.

Dès l'annonce de cette trouvaille, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre, alimentant rumeurs et spéculations. Certains témoins évoquaient la présence d’une vingtaine de corps de bébés, semant la panique parmi les riverains. Toutefois, les premières déclarations des autorités policières présentes sur les lieux ont rapidement contredit ces informations. Selon les agents sur place, seuls deux corps de nouveau-nés ont été retrouvés, au moment où nous mettions sous presse l'article, jetant un voile de mystère sur leur provenance.

Aux côtés des corps, les enquêteurs ont également découvert un sac contenant du matériel médical : seringues, gants usagés, pinces et autres instruments, visiblement souillés. Ce qui semble être des fragments de fibromes et des restes de tissus prélevés lors d'interventions chirurgicales étaient également présents, ainsi que des morceaux de coton imbibés de sang. Cette découverte laisse penser que les corps des bébés pourraient provenir d’un établissement de santé, posant ainsi de sérieuses questions sur la gestion des déchets biomédicaux.

L'origine des corps reste inconnue pour le moment, mais plusieurs hypothèses sont à l'étude. L’une des pistes évoque la possibilité d’avortements clandestins ou de morts-nés abandonnés par une clinique ou un centre de santé, sans suivi approprié. La présence d'outils médicaux laisse aussi planer le doute sur des pratiques d’interruption de grossesse ou d’autres interventions réalisées en dehors des cadres légaux. La police scientifique a rapidement isolé le périmètre pour recueillir des indices supplémentaires, tandis que des prélèvements ont été effectués pour des analyses.

Les riverains, horrifiés par cette découverte, s’interrogent sur les pratiques de certains centres de santé. Le déversement de déchets médicaux, y compris des restes humains, dans une décharge à ciel ouvert est une infraction grave et soulève des inquiétudes sur les risques sanitaires pour les habitants d'Akouédo Manioc. La situation appelle également à un contrôle plus strict des établissements médicaux et de leurs méthodes d'élimination des déchets sensibles.

Pour l'heure, une enquête a été ouverte pour déterminer l'origine des corps et établir les responsabilités. Les forces de l’ordre ont demandé à toute personne disposant d’informations utiles de se manifester pour aider à éclaircir les circonstances de ce drame. 

Face à cette situation alarmante, les réactions des associations de défense des droits des enfants et les organisations de santé publique sont attendues.

À suivre.

Jean Chresus, Abidjan