Cameroun : Le domicile du président du FCC encerclé, Maurice Kamto dénonce « une barbarie d'État »
Jean-Michel Nintcheu, président du FCC (Ph)
Serait-ce le début de l'après-Paul Biya ? Ce samedi 2 novembre 2024, dans la ville de Douala au Cameroun, le domicile de l'opposant Jean-Michel Nintcheu a été encerclé dès l'aube par les forces de l'ordre. Le président national du Front pour le changement du Cameroun (FCC) devait y tenir une réunion du comité directeur national, mais selon le parti, « des gendarmes et des policiers de l'unité anti-terroriste » se sont positionnés aux abords du domicile.
Ces événements interviennent une dizaine de jours après le retour au Cameroun du président Paul Biya, après une absence de presque 50 jours qui avait fait couler beaucoup d'encre sur l'état de santé du chef de l'État nonagénaire (91 ans).
L’opposition dénonce une répression
Pour Jean-Robert Wafo, secrétaire national à la Communication du FCC, il ne fait aucun doute que le pouvoir veut mettre la pression sur l'opposition. « On a l'impression que le gouvernement de la République, du moins certains acteurs dans le sérail, sont devenus fébriles au fur et à mesure que le grand soir s'approche », explique-t-il chez nos confrères de RFI.
« Le "grand soir", c'est l'après-Biya. Et on a l'impression qu'ils font tout pour que soient muselés les acteurs politiques qui comptent », poursuit-il.
Wafo souligne que « malgré cette intimidation, le FCC a pu tenir sa réunion et plusieurs points ont été débattus. Nous resterons droits, debout pour défendre les intérêts de l'immense majorité du peuple camerounais. »
Maurice Kamto condamne l'opération
Maurice Kamto, président national du MRC et candidat à la prochaine élection présidentielle, soutenu par l'Alliance Politique pour le Changement (APC), dont le FCC fait partie, a vivement réagi à ces événements. Dans une déclaration officielle, il dénonce « une autre barbarie d'État » et établit un parallèle avec « les actes d'agression, de tortures et de violations diverses et répétées des droits civils et politiques dont sont victimes le MRC et ses militants » depuis la présidentielle contestée de 2018.
« On ne peut expliquer le siège de son domicile et la fébrilité administrative et policière autrement qu'en raison de ses choix politiques, républicains et courageux », affirme Kamto. Il met en garde contre ce qu'il considère comme des manœuvres désespérées d'un « régime usé et épuisé, qui s'accroche dans un élan de désespoir, mais qui n'a plus rien à offrir aux Camerounais. »
Le leader du MRC, un parti de l'opposition extra-parlementaire, appelle le gouvernement « à ordonner la levée immédiate du siège du domicile de l'Honorable Jean-Michel Nintcheu et de permettre à son parti, le FCC, de mener ses activités politiques paisiblement, conformément à la loi. »
Il avertit également que « ni la misère, la mauvaise qualité de vie, ni la cherté de la vie, le délabrement avancé des infrastructures du pays révélateur de la grande corruption et des détournements de fonds publics, ni les provocations administratives et policières » ne pourront empêcher les Camerounais de se « libérer par la voie républicaine. »
Ces tensions surviennent dans un contexte politique particulièrement sensible, à l'approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025, qui s'annonce décisive pour l'avenir du Cameroun.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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