Côte d'Ivoire : Derrière l'écran, quand la jalousie devient une arme numérique
Dans un monde où nos vies se déroulent de plus en plus en ligne, l’intimité et les relations personnelles deviennent facilement vulnérables à des actes de malveillance.
Ce qui commence comme une histoire d'amour peut parfois se transformer en une lutte de pouvoir, où la jalousie et la vengeance utilisent la technologie comme terrain de jeu. Ces dérives rappellent à quel point les menaces numériques peuvent causer des dégâts irréparables dans la vie des victimes, brouillant les limites entre les espaces privé et public.
C’est dans ce contexte que RAS, une jeune femme d’Abidjan, voit sa vie basculer à cause d’une ancienne relation amoureuse. Il y a quelques mois, elle a partagé des photos intimes avec son ex-compagnon, une décision personnelle devenue le point de départ d’un cauchemar.
Alors que leur histoire touche à sa fin, elle commence à recevoir des messages troublants d’un compte anonyme. Les photos qu’elle pensait en sécurité sont maintenant entre les mains d’un tiers malveillant, accompagnées de menaces insidieuses et de captures d’écran publiées sur des sites de prostitution.
Face à cette intrusion dans sa vie privée et à cette atteinte à sa dignité, RAS prend une décision difficile mais courageuse : elle porte plainte auprès de la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC).
Grâce à l’assistance du Laboratoire de Criminalistique Numérique (LCN), les enquêteurs remontent jusqu’à la source de cette machination. L’identité de la coupable est bientôt révélée : Dame BTA, une femme qui, rongée par la jalousie, a décidé de s’attaquer à RAS. Par désir de revanche, BTA s’est fait passer pour un homme proche de la victime, obtenant ainsi ses images intimes qu'elle diffusera ensuite en ligne avec pour objectif de la discréditer et de lui faire du tort.
Dans cette affaire, la justice s’impose. Les autorités arrêtent BTA et l’accusent de détention illégale de données personnelles, de publication et de menace de publication de contenus intimes, ainsi que de diffamation numérique. Cet acte montre à quel point la cybercriminalité peut déstabiliser et humilier les victimes, parfois pour des motifs aussi irrationnels que la jalousie.
C’est une alerte sur les dangers croissants de la violence numérique, qui s’insinue dans la vie des individus au gré de leurs relations en ligne et de leur vulnérabilité face aux réseaux sociaux. Ce cas rappelle ainsi l’importance cruciale de la protection des données personnelles et des lois adaptées pour lutter efficacement contre ces nouvelles formes d’agression, qui se dissimulent souvent derrière un simple écran.
Jean Chresus, Abidjan
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