Blé Goudé sur France 24

Charles Blé Goudé, a fait une déclaration inattendue lors d'une émission sur la chaîne de télévision France 24, média d'Etat français.

Lors de cet entretien hier jeudi 31 octobre 2024, depuis Paris, il a pris position sur l’avenir politique de son ancien mentor, Laurent Gbagbo, aujourd’hui candidat déclaré du PPA-CI pour la présidentielle de 2025.

Contrairement aux attentes, Blé Goudé invite Gbagbo à se retirer de la course, estimant qu'il est temps de passer le flambeau à la jeunesse ivoirienne. Selon lui, la Côte d'Ivoire doit se tourner vers des leaders plus jeunes, porteurs de nouvelles idées et de l'énergie nécessaire pour aborder les défis actuels.

Se référant à l'exemple de Nelson Mandela, qui a volontairement quitté le pouvoir après un unique mandat, Blé Goudé propose un renouvellement générationnel.

Pour lui, la Côte d'Ivoire dispose de nombreux atouts dans sa jeunesse et il est nécessaire que les leaders politiques expérimentés acceptent de s’effacer. Il insiste sur l’idée que cette transition naturelle profiterait à la nation, en rendant son leadership plus ouvert sur le monde et plus réactif face aux enjeux contemporains.

Par ailleurs, Blé Goudé a profité de cet entretien pour appeler le président Alassane Ouattara à prononcer une amnistie en sa faveur.

Il rappelle qu'il reste le dernier des quatre anciens dirigeants ivoiriens visés par un mandat d’arrêt à ne pas avoir bénéficié de mesures de clémence. Tandis que Laurent Gbagbo et le général Dogbo Blé ont été graciés, et que Simone Gbagbo a été amnistiée, lui seul se voit encore dénié ce statut de réhabilitation. Il souligne qu'il ne cherche pas à faire pression sur le président, mais souhaite une décision juste et équitable, qui marquerait définitivement la réconciliation en Côte d'Ivoire.

Blé Goudé a également abordé la question de la Commission Électorale Indépendante (CEI), critiquant son organisation actuelle qui, selon lui, favorise les tensions. Pour apaiser les conflits autour des élections, il propose de retirer les partis politiques de la gestion de la CEI et de confier cette tâche à des experts neutres. Cette réforme, affirme-t-il, pourrait renforcer la confiance des citoyens dans les processus électoraux, afin que les élections ne soient plus perçues comme une source de peur et d'instabilité.

En ce qui concerne sa propre candidature, Blé Goudé a annoncé qu’il prendra bientôt une décision officielle. Il précise que cette déclaration interviendra en novembre à Gagnoa, lors d'une convention de son parti, marquant peut-être le début d’une nouvelle page dans sa carrière politique.

Enfin, il a conclu en évoquant la nécessité de repenser les relations de la Côte d'Ivoire avec la France. Pour Blé Goudé, ces partenariats doivent être réadaptés pour correspondre aux besoins actuels de la nation, sans renier les liens historiques entre les deux pays mais en les réajustant dans un cadre de coopération bénéfique pour l’avenir.

Jean Chresus, Abidjan