Côte d'Ivoire : Bouaké, depuis l'UAO, Dr Traoré Siaka analyse les raisons du transfert de l'Etat-major des FACI, de Grand-Lahou à Abidjan en 1910
Lors de la conférence (.ph KOACI.)
Par le biais d’une démarche diachronique, l’historien militaire du département d’histoire de l’Université Alassane Ouattara (UAO) de Bouaké, était devant la communauté scientifique ainsi que la presse pour analyser les mobiles du transfert de l’état-major, quartier général des troupes coloniales, de Grand-Lahou à Abidjan, vers la fin de la première décennie du XXe siècle
À l’en croire, les origines de l'État-major des troupes coloniales en Côte d’Ivoire se situent en 1891, année de l’installation de la douane dans cette localité sise à l’embouchure du fleuve Bandama. Pour contenir toutes révoltes à cette douane, un cantonnement de tirailleurs sénégalais s’implante en 1892.
« En 1894, dans le cadre de la colonne de Kong, un corps expéditionnaire fort de 1200 soldats issus des quatre horizons de l’empire débarque en Côte d’Ivoire pour rallier Satama et combattre Samory. Cette mission fait du poste militaire de Grand-Lahou la base des opérations principales, la porte des communications avec l’intérieur de la colonie. En 1895, au terme de cette opération, Grand-Lahou devient le lieu du stationnement du Commandant militaire de la colonie notamment le Chef de bataillon, Paul Constant Caudrelier. La garnison de Grand-Lahou abrite également les chefs des corps que sont l’artillerie coloniale, le génie aux colonies, l’intendance militaire, le chef de service militaire, la section hors-rang...» fait savoir Dr Traoré Siaka.
Sur les enjeux stratégiques du transfert de cet État-major à Abidjan, Dr Traoré Siaka a indiqué que cela s’est étalé sur un programme triennal. Pour les autorités militaires et politiques, les enjeux furent multiples :
« Il était question de faire des économies en temps et en argent. À l’époque, pour rejoindre les postes militaires de l’intérieur, en partant de Grand-Lahou, les troupes mettent 9 jours pour atteindre Kodiokofi (actuel Didiévi). Avec la nouvelle voie de pénétration qu’est le train, les troupes ne mettent que 6 jours...» explique-t-il.
Et d'ajouter qu' « Il s’agissait aussi d’améliorer les conditions de couchage des troupes. À Grand-Lahou à titre d’exemple, le logement du Commandant militaire est un baraquement en bois, toiture en rouille ; cloisonnement en bois ; or à Abidjan, ce sont des bâtisses modernes qui seront construites avec toutes les commodités. Il était question d'accroître la mobilité des troupes par l’usage de la voie ferrée et surtout rapprocher l’autorité militaire de l’autorité politique qui, à l’époque, était basée à Bingerville la capitale. En termes de coûts, ces opérations de transfert ont coûté plus de 415 000 frs, payés sur un fonds d’emprunt...»
Notons que le cycle des conférences du département d'Histoire est par le Professeur Essoh.
T..K.Emile
tkemile@koaci.com
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