Liberia : L'Assemblée nationale divisée en deux camps, le président Koffa résiste à la pression de démissionner
Jonathan Fonati Koffa, le président de l’Assemblée nationale (ph)
Le président de la Chambre des Représentants (Assemblée nationale) au Liberia, Jonathan Fonati Koffa, a rejeté les appels à sa démission, invoquant l'absence de fondement constitutionnel pour dissoudre la législature en raison de son ajournement des sessions pour manque de quorum mais a plutôt appelé à la réconciliation au sein de l’Assemblée nationale.
Lors d'un point de presse le mercredi 23 octobre 2024, Koffa a rejeté les allégations selon lesquelles l’Assemblée nationale pourrait être dissoute si cinq sessions consécutives ne parviennent pas à atteindre le quorum, soulignant qu'aucune disposition de ce type n'existe dans la Constitution libérienne de 1986.
La tension politique s’est intensifiée le jeudi après qu’un groupe de 43 députés, dirigé par le Samuel Kogar, ait convoqué une session séparée, tandis que le bloc de 30 autres députés supportant le président de l’Assemblée nationale s’est aussi réuni.
En raison de l’incapacité à atteindre le quorum requis de 37 membres, le président Koffa a ajourné la session et a demandé aux législateurs absents d’assister à la prochaine session. Il s'agit du deuxième échec consécutif de Koffa à s'acquitter efficacement de ses fonctions législatives, ce qui signale une crise croissante à la Chambre.
Face à une opposition croissante et à une paralysie législative, le président de 55e législature a annoncé son intention de porter l’affaire devant la Cour suprême du Liberia, invoquant l’article 33 de la Constitution libérienne, qui exige une majorité simple pour que la Chambre puisse délibérer.
Afin de contrer la démarche « rebelle » du camp des frondeurs, Koffa a précisé que selon la loi, seul le président ou le vice-président détient l’autorité de présider les sessions, et non le bloc majoritaire.
Regard tourné vers le vice-président de l’Assemblée
Face à cette situation qui oppose désormais deux blocs au sein de l’Assemblée nationale, le vice-président de cette institution, Thomas F. Fallah, se trouve dans un embarras politique.
Fallah se retrouve désormais devant une situation complexe, à savoir une neutralité qui n’arrange aucun des deux camps et l’option de se joindre au camp de ses collègues qui cherchent à destituer Koffa. Ce dernier est accusé de conflit d’intérêts et fait face à un vote de défiance.
Le camp des députés frondeurs, majoritaire, a appelé Fallah à se joindre à eux dans leur tentative de destituer le président de l’Assemblée. Pour que la destitution aboutisse, les députés frondeurs ont besoin d’une majorité des deux tiers, soit 49 voix, sur les 73 membres députés que compte l’Assemblée nationale du pays.
Ce quorum est loin d’être atteint car actuellement et après les dernières clarifications et repositionnement, les frondeurs au nombre de 43 essaient de faire faire pression sur Fallah pour qu’il rallie leur cause à défaut de le démettre de son poste.
Une action judiciaire déconseillée
En dernières nouvelles, nous apprenons que le président de la Chambre des Représentants a déposé une requête d'interdiction auprès de la Cour suprême visant à empêcher les frondeurs de tenir des sessions indépendantes. Dans sa requête, le président Koffa a affirmé que la session séparée convoquée par ses collègues était illégale et a demandé l'intervention de la Cour.
Toutefois, des informations indiquent qu'il a rétracté la requête après l'intervention du Sénat libérien qui a nommé une équipe de médiation pour régler le conflit en cours entre les parties opposées.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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