Cameroun : Le ministre de la Défense ordonne une enquête sur la torture présumée de Longuè Longuè
Suite à la diffusion d'une vidéo montrant le chanteur Longuè Longuè subissant des actes de torture, le ministre camerounais de la Défense, Joseph Beti Assomo, a ordonné l'ouverture d'une enquête approfondie.
Simon Longkana, plus connu sous le nom de Longuè Longuè, a rendu publique une vidéo datant de 2019 dans laquelle on peut le voir subir des sévices dans les locaux de la Sécurité militaire (Semil) à Douala. Les images montrent notamment l'artiste recevant des coups de machette à la plante des pieds.
La division de la communication du ministère de la Défense a rapidement réagi en annonçant qu'une enquête serait menée par ses services spécialisés : « Toute la lumière sera faite sur cette regrettable affaire. Les responsabilités seront établies et les conséquences tirées en fonction des résultats de l'enquête, conformément aux lois et règlements en vigueur», lit-on dans le communiqué du Mindef.
Vague d'indignation nationale
La révélation de ces actes a provoqué de vives réactions à travers le pays. Maurice Kamto, président du MRC (principal parti d'opposition extra-parlementaire), a dénoncé « une vidéo d'une violence inouïe » et exigé des poursuites judiciaires contre les responsables.
Cabral Libii, député et leader du PCRN (principal parti de l’opposition parlementaire), a qualifié ces actes de « barbarie » et de « furie inhumaine », critiquant l'abus de pouvoir de certains représentants de l'État.
Prince Ndedi Eyango, artiste, a fermement condamné « cet abus de pouvoir et cette cruauté insoutenable », questionnant les valeurs démocratiques du pays et l'information du président de la République sur ces dérives.
La société civile n’est pas reste. Maximilienne Ngo Mbe, présidente du Redhac, a exprimé son inquiétude quant à l'affaiblissement de l'État de droit au Cameroun.
Longuè Longuè lui-même a établi ce parallèle en déclarant : « Ils m'ont torturé. Il était question qu'ils me tuent comme on a tué Martinez Zogo (...) mais Dieu est venu m'enlever des mains de ces bourreaux. ».
Cette nouvelle affaire relance le débat sur les pratiques des forces de sécurité au Cameroun et la nécessité de réformes pour garantir le respect des droits humains.
L’affaire Longuè Longuè est révélée dans un contexte plus large de violences attribuées aux forces de défense camerounaises. Elle fait notamment écho à l'assassinat du journaliste Martinez Zogo, une affaire dans laquelle des membres de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) sont actuellement jugés devant le Tribunal militaire.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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