Côte d'Ivoire : Tragédie à Cocody, deux apprentis mécaniciens piégés par des blocs de verre trouvent la mort
Amadou et Fabrice, deux jeunes apprentis mécaniciens, ont trouvé la mort dans des circonstances dramatiques à Abidjan-Cocody. Ce drame est survenu alors qu'ils tentaient de prêter main-forte pour décharger un conteneur arrivé à proximité de leur atelier.
Tout a commencé lorsque Ouédraogo, un chauffeur de poids lourd de 44 ans, a été sollicité pour livrer un conteneur à son destinataire, Amos, un entrepreneur français de 31 ans. Le conteneur contenait des blocs massifs de verre. Arrivé sur les lieux, le chauffeur a rencontré des difficultés pour décharger la cargaison à cause de la taille et du poids des blocs. Pour accélérer l'opération, Amos a proposé une solution rapide : demander l'aide des apprentis du garage voisin.
Séduits par la promesse d’une prime de 10 000 F CFA chacun, les deux mécaniciens ont accepté d’intervenir. Cependant, la situation a rapidement tourné au drame. Lorsque Ouédraogo a coupé les attaches sécurisant les blocs, Amadou et Fabrice se sont retrouvés en difficulté en essayant de soulever l’un des verres. Sous leur poids, le bloc est tombé violemment, piégeant les deux jeunes dans le conteneur.
Des témoins, présents sur les lieux, ont raconté qu’en dépit des appels à l’aide, Amos aurait refusé toute tentative de casser la vitre du conteneur, invoquant des raisons non précisées. Après l'accident, il serait même rentré chez lui, laissant la scène sans chercher davantage de secours, selon le rapport lu en audience.
Amos a nié ces accusations au tribunal, affirmant qu'il avait tout fait pour sauver les apprentis, mais en vain. Malgré ses déclarations, le tribunal l’a reconnu coupable, de même que le chauffeur Ouédraogo, pour négligence et manquement aux règles de sécurité. Les deux hommes ont été condamnés à une peine de 12 mois de prison avec sursis.
Ce verdict, prononcé le 18 octobre 2024, a laissé un goût amer. Les proches des accusés, tout comme les familles des victimes, étaient profondément affectés par cette perte irréparable. Toutefois, les parents des deux jeunes apprentis ont reconnu avoir reçu un soutien financier de la famille d’Amos pour l’organisation des funérailles.
Ce drame met en lumière l’importance de la sécurité dans les opérations de manutention, particulièrement lorsque des personnes non formées se retrouvent impliquées. Pour Amadou et Fabrice, une simple promesse de rémunération s’est tragiquement transformée en un piège fatal.
Jean Chresus, Abidjan
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