La plaque à Niamey

Les autorités de transition ont rebaptisé des lieux historiques portant jusqu'ici des noms en lien avec la France, ancienne puissance coloniale à laquelle ils ont tourné le dos.

À Niamey, les rues et les monuments changent de nom, comme décidé par les autorités militaires au pouvoir.

L'avenue de-Gaulle a été rebaptisée “Avenue Djibo Bakary”, une figure de la politique nigérienne, partisan de l’indépendance du Niger, obtenue en 1960.

Un monument du commandant et explorateur français Parfait-Louis Monteil est remplacé par une plaque à l’effigie de Thomas Sankara, ex-président du Burkina Faso, figure du panafricanisme et de l’émancipation des peuples africains.

La place de la Francophonie, aussi, est renommée “place de l’Alliance des États du Sahel”, en référence à la confédération créée avec le Mali et le Burkina Faso en 2023, eux aussi en pleine rupture avec la France.

Un monument dédié aux morts des deux guerres mondiales devient, lui, “Bubandey Batama” qui signifie À nos morts en djerma pour rendre hommage aux victimes civiles et militaires de la colonisation à nos jours.

“La plupart de nos avenues, boulevards, rues […] portent des noms qui rappellent tout simplement les souffrances et les brimades subies par notre peuple par l’épreuve de la colonisation” a déclaré Colonel-major Amadou Abdramane, ministre de la Jeunesse et porte-parole du régime.

“Désormais, nous allons faire honneur à nos ancêtres” a ajouté Général Assoumane Abdou Harouna, le gouverneur de Niamey et figure du régime.

Le CNSP, dirigé par le général Abdourahamane Tchiani , Président de la transition depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, a fait de sa souveraineté un pilier de sa politique, accusant fréquemment la France de vouloir le déstabiliser. Lien ou pas, depuis lors, à l'image du Burkina et du Mali, le pays est plongé dans une crise économique aiguë et, de fait, voit nombre de ces cadres être candidats à l'expatriation.