Côte d'Ivoire : Arrêt de travail des enseignants, Abidjan juge « illégale » et « injustifiée » la grève, des sanctions évoquées
Depuis le 15 octobre 2024, une grève des enseignants a débuté sur l'ensemble du territoire national, principalement en lien avec une revendication portant sur le paiement d'une prime trimestrielle. Toutefois, le mouvement n'a pas été suivi par tous les enseignants.
Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a fait un point sur la situation en soulignant que l'objectif principal du gouvernement était de maintenir les classes ouvertes. Il a indiqué que la grève n'avait pas été largement suivie, précisant : « Toutes les classes sont restées ouvertes. Au niveau du primaire, environ 80 % des enseignants étaient à leur poste. Pour le secondaire privé, 100 % des enseignants étaient présents, tandis que dans le public, environ 50 % étaient en service. »
Concernant d'autres secteurs, le ministre a affirmé qu'il n'y avait pas de grève dans le domaine de la santé, où tous les services fonctionnaient normalement, ainsi que dans les affaires sociales, puisque le mot d'ordre avait été suspendu.
Interrogé sur l'attention portée par le gouvernement aux revendications des enseignants, Amadou Coulibaly a rappelé la volonté du président Alassane Ouattara d'encourager le dialogue et la concertation. Selon lui, de nombreux acquis des travailleurs ont été obtenus sans recours à la grève, citant notamment le déblocage des salaires, des avancements de carrière, ainsi que des revalorisations indiciaires et des indemnités de logement.
Cependant, il a souligné que certains syndicats avaient choisi de se mettre en grève malgré ce cadre de dialogue social. « Cette grève porte un coup à la trêve sociale qui a été déclarée. La gouvernance du président Ouattara reste ouverte au dialogue, mais certains syndicats ont choisi d'ignorer ce cadre, ce qui suscite des inquiétudes parmi les signataires de la trêve sociale », a-t-il ajouté.
Le porte-parole du gouvernement a également jugé la grève « illégale », arguant que les procédures de dialogue social n'avaient pas été respectées. Il a rappelé que des comités sectoriels de dialogue social, créés au sein de chaque ministère, sont mis en place pour résoudre les revendications. Si ces comités ne trouvent pas de solutions, les questions peuvent être soumises à un comité de dialogue social plus large, installé récemment le 10 octobre, dont la première réunion est prévue pour le 17 octobre. La question des primes, objet de la revendication des enseignants, figure à l'ordre du jour de cette réunion.
Le ministre a aussi souligné qu'aucun document formel n'avait été présenté par les syndicats réclamant la prime trimestrielle, ce qui rend la demande floue. « Une organisation syndicale sérieuse devrait venir avec des documents précis pour justifier de telles demandes », a-t-il affirmé.
En conclusion, Amadou Coulibaly a estimé que cette grève était non seulement illégale mais aussi injustifiée. Il a rappelé que ceux qui avaient pris part au mouvement risquaient des jours de travail non payés, ce qui devrait être anticipé par les syndicats avant de se lancer dans une grève.
Wassimagnon
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