Côte d'Ivoire : Gestion des déchets, Assahoré encourage les acteurs à se tourner vers le recyclage et promouvoir les pratiques de consommation responsable
Assahoré
La 2ᵉ édition du forum international sur l'économie circulaire dénommé "ECOCIR 2024", organisé par le District Autonome d'Abidjan, en partenariat avec Challenge Tech International et le CEA VALOPRO de l'Institut Polytechnique HOUPHOUËT Boigny de Yamoussoukro a ouvert ses portes, ce mardi 15 octobre 2024 dans la capitale économique Abidjan.
« Villes durables, technologie et lutte contre le désordre urbain : quelle contribution de l'Économie Circulaire ». Voilà le thème autour duquel les panélistes entretiendront les participants pendant les quatre jours de ce grand rassemblement.
Selon Jacques Assahoré Konan, un Ivoirien produit en moyenne 0,64 kg de déchets par jour, un chiffre largement supérieur à la moyenne de l'Afrique qui est de 0,46 kg par jour et par habitant. La production moyenne des déchets ménagers et assimilés à l'échelle nationale est estimée, quant elle, après de 3 millions de tonnes par an.
La gestion des déchets, affirme-t-il, est un défi majeur en Côte d'Ivoire comme dans de nombreux pays du monde, au regard du taux d'urbanisation de plus en plus croissant. Au-delà de la simple gestion des déchets, souligne le ministre ivoirien de l'Environnement, ils peuvent être pourvoyeurs d'emplois.
"En Chine, 10 millions de personnes, selon les estimations, sont employées dans toutes les formes de recyclage. Dont 700.000 dans le seul recyclage des produits électroniques. Au Brésil, il compterait 500.000 emplois dans le secteur de recyclage. Aux États-Unis, l'industrie du recyclage a connu un bond prodigieux avec 8 000 entreprises employant 79.000 personnes et génère 4,6 milliards de dollars de chiffre d'affaires", a-t-il expliqué. Il suffit, selon lui, de trier et de réutiliser les produits recyclables. Et cela permettrait, non seulement, de créer dix fois plus d'emplois que n'importe quelle autre secteur, mais également la récupération et le recyclage des déchets comme ressources pour fabriquer de nouveaux produits contribuent à la réduction du gaspillage des ressources et à l'atténuation du dérèglement climatique puisque, toujours selon Jacques Assahoré, l'extraction et l'utilisation de matériaux représente 70% des émissions mondiales des gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique.
"Conscient de ses enjeux, notre pays vient d'adopter sa stratégie nationale intégrée d'économie circulaire qui constitue le document de référence pour la promotion de l'économie circulaire et la mise en place d'un nouveau modèle économique dans notre pays. Cette stratégie vise à doter, à l'horizon 2027, la Côte d'Ivoire d'une économie dynamique, systémique, source de création d'emploi contribuant à la préservation des ressources naturelles et au verdissement de l'économie en faisant du pays, un modèle d'économie circulaire en faveur du développement durable et de la lutte contre les changements climatiques", a indiqué le ministre de l'Environnement, insistant sur l'urgence nécessité du passage d'une économie linéaire à une économie circulaire.
"Nous devons impérativement développer des systèmes de collecte et de tri efficaces, encourager le recyclage et promouvoir les pratiques de consommation responsable. C'est un adoptant une approche circulaire que nous pourrons transformer nos déchets en ressources et créer de nouvelles opportunités économiques et des emplois durables. Ce forum est donc l'occasion de partager des idées, des expériences, de bonnes pratiques. Il nous donne l'opportunité de construire des solutions innovantes pour réduire notre empreinte écologique, minimiser les déchets et maximiser leur utilisation. Ces solutions doivent prendre en compte. L'éducation et la sensibilisation des populations. Pour réussir cette transition, il est essentiel d'impliquer tous les acteurs de la société ; acteur étatique, Collectivités territoriales, secteur privé, organisation de la société civile ou même les simples citoyens. En un mot, nous devons promouvoir une culture de durabilité ou chacun comprend l'importance de ce nouveau modèle économique", a-t-il plaidé.
Pour le député maire de la commune d'Attécoubé, Danho Paulin, par ailleurs, vice-gouverneur du district d'Abidjan, représentant le ministre-gouverneur Cissé Ibrahima Bacongo, parler de villes durables, intelligentes et technologiques sans évoquer l'assainissement et l'ordre dans l'espace urbain, envisager une transition vers l'économie circulaire en tolérant l'occupation anarchique des espaces publics est peine perdue.
"Nous devons les relever si nous voulons conduire notre pays vers un développement durable. C'est dans cette perspective que le district d'Abidjan s'est engagé depuis un an à mener une véritable révolution de son espace urbain. Les actions en cours de rénovation urbaine dans le grand Abidjan comme vous l'avez tous noté ici et là ; Adjamé Attécoubé, Gesco, toute cette rénovation urbaine que vous observez sont des preuves tangibles de notre volonté de transformer la capitale économique", a-t-il justifié, les actions de déguerpissement engagées dans le district d'Abidjan.
L'économie circulaire vise à limiter le gaspillage d'une ressource naturelle. À minimiser les impacts négatifs, des pollutions et des déchets sur les populations et sur l'environnement. Il vise surtout à optimiser l'utilisation de ressources tout au long du cycle de production et de consommation. Elle consiste à produire. À consommer de manière responsable en transformant et en réutilisant tous les matériaux existants.
Wassimagnon
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