Wole Soyinka (ph)

Le lauréat du prix Nobel et icône littéraire nigérian, Wole Soyinka, a expliqué les raisons de sa préférence pour le culte traditionnel Orisa par rapport au christianisme et à l'islam. Soyinka a mis en avant que le culte Orisa évite la violence et est plus créatif.

Dans une récente entrevue, dans sa maison à Abeokuta dans l'État d'Ogun, avec un journaliste de CNN, Soyinka a expliqué son lien avec le culte Orisa, citant ses racines culturelles et sa mystique créative.

Le traditionaliste a déclaré que si le fait de ne pas croire en l’Islam ou au christianisme est perçu par les fidèles de ces deux religions comme être un athée, alors, il accepte d’être appelé tel. Soyinka, qui a grandi dans une famille chrétienne mais a été exposé au culte de l’Orisa, a critiqué les religions étrangères pour avoir déformé la tradition spirituelle africaine.

L’homme aux cheveux gris et blancs a décrit le culte Orisa comme une forme unique de spiritualité africaine qui détient des valeurs distinctes, notamment la non-violence et la créativité, qui, selon lui, manquent dans les autres religions. Il a expliqué que « l’Orisa est ouverte et très œcuménique et c’est pourquoi ces religions étrangères ont pu la pénétrer et même déformer la vérité. En raison de la générosité de cet esprit (Orisa), elle n’est pas violente. C’est l’une de ces religions africaines qui évitent la violence ».

Partant de l’éducation reçue, le lauréat du prix Nobel a rappelé avoir eu la chance de naître dans deux mondes à savoir le monde chrétien et les fidèles traditionnels Orisa et a précisé que « Mon grand-père était un croyant et un chef de l'Orisa, et son penchant m'a beaucoup plus fasciné ».

Tout en reconnaissant son expérience limitée de l’islam, Soyinka a souligné que le christianisme et l’islam n’ont pas l’essence mystique qu’il trouve dans le culte de l’Orisa et a de ce fait soutenu que « Je ne trouve pas grand-chose de mystérieux dans le christianisme et encore moins dans l’islam ».

Dispositions pour « vacance »

En dehors de ce sujet portant sur la religion, l’icône littéraire a exprimé son intention de prendre du recul par rapport au public : plus d’interviews, plus d’écriture. Il a même fait allusion à des vacances, tout en mentionnant avec désinvolture qu’il a déjà fait des plans pour son éventuel décès.

Sur ce chapitre de la vie, Soyinka a subtilement laisse entendre que « Beaucoup de gens n’aiment pas l’entendre. Comme je l’ai dit tout le temps. Je ne le dirai pas ici … tout le monde sait de quoi nous parlons. C’est là où nous allons tous. C’est un avenir pour tout le monde ».

Né en 1934, Wole Soyinka a été le premier écrivain du continent africain à recevoir, en 1986, le prix Nobel de littérature. Il a célébré le 13 juillet dernier ses 90 ans.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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