Le gouverneur du sud-ouest Bernard Okalia Bilai (Ph)

Le 8 octobre 2024 dernier, le gouverneur Bernard Okalia Bilai a lancé un ultimatum de 72 heures aux ravisseurs du sous-préfet Ewane Roland, enlevé à Idabato dans la région du Sud-Ouest. Lors d'une mission d'enquête, le gouverneur a pointé du doigt la communauté nigériane locale, accusant certains de ses membres d'être impliqués dans l'enlèvement.

« J'ai donné 72 heures à la population d'Idabato, majoritairement nigériane, pour libérer le sous-préfet, » a déclaré Okalia Bilai dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Il a souligné que l'enlèvement serait lié aux tentatives du sous-préfet de faire respecter la loi et de collecter les impôts auprès de certains hommes d'affaires nigérians récalcitrants.

L'incident s'est produit le 1ᵉʳ octobre vers 2 h du matin. Les ravisseurs ont également enlevé Ismael Etongo, un employé municipal, avant de fuir en direction du Nigeria en pirogue à moteur. Le gouverneur affirme que le sous-préfet serait actuellement retenu en territoire nigérian.

En conséquence, toutes les activités à Idabato et dans les environs ont été suspendues jusqu'à l'expiration de l'ultimatum, fixée au 11 octobre.

Pour rappel, Idabato est située sur la péninsule de Bakassi, un territoire longtemps disputé entre le Cameroun et le Nigeria. Bien que la Cour internationale de Justice ait tranché en faveur du Cameroun en 2002 et que le Nigeria ait officiellement rétrocédé la péninsule en 2008, la situation reste tendue. De nombreux habitants de la région continuent de se considérer comme Nigérians, ce qui complique les relations entre les autorités camerounaises et la population locale.

- Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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