Côte d'Ivoire : Crise au FPI, adversaire à Affi, Me Dagbo Godé saisit la justice pour faire annuler le congrès de novembre
Me Pierre Dago Godé
Dagbo Godé, cadre du Front Populaire Ivoirien (FPI), a porté plainte auprès des juridictions compétentes pour contester les résolutions issues des réunions du Comité Central de juillet et septembre 2024.
Dans une plainte dont copie est parvenue à KOACI, l'avocat demande l'annulation de ces résolutions, lesquelles ont conduit à la convocation du congrès prévu les 8 et 9 novembre prochains à Yamoussoukro.
L'argument principal de Dagbo Godé repose sur une violation des statuts du parti, notamment les articles 23 et 28. Selon lui, le Comité Central n'a pas l'autorité pour convoquer un congrès ordinaire, une prérogative qui revient exclusivement au Secrétariat Général, conformément à l'article 28 des statuts du parti. De plus, il soutient que la résolution fixant la date du congrès n'a pas été soumise à une discussion ni à une délibération, ce qui constitue, selon lui, une entorse aux procédures internes du parti.
Dans sa plainte, Dagbo Godé expose également que les résolutions prises lors des deux sessions du Comité Central n'ont pas respecté les règles de délibération, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas été soumises au débat ni au vote, en violation des dispositions statutaires et du règlement intérieur du FPI. Il reproche également au président du parti d'avoir rédigé un rapport moral et financier en se basant sur des décisions qu'il juge irrégulières, et sans fournir de pièces justificatives pour appuyer son rapport.
Dagbo Godé en appelle donc à la justice pour déclarer nulles les décisions issues de ces deux sessions du Comité Central, qu'il estime en contradiction flagrante avec les statuts du parti. L'article 23, sur lequel il s'appuie, stipule que la convocation d'un congrès ordinaire est du ressort exclusif du Secrétariat Général. En l'occurrence, il accuse le Comité Central d'avoir outrepassé ses compétences en convoquant ce congrès, ce qui, selon lui, rend cette décision caduque et illégale.
Il fait également valoir que, même pour la convocation d'un congrès extraordinaire, la compétence du Comité Central est limitée et ne peut s'exercer que sous l'impulsion du Comité de Contrôle. En agissant seul pour convoquer un congrès ordinaire, Dagbo Godé soutient que le Comité Central a violé les textes fondateurs du parti, et demande au juge d'annuler ces résolutions pour éviter que le congrès prévu en novembre ne se tienne sur des bases qu'il considère illégales.
Cette action judiciaire pourrait avoir des conséquences importantes sur le déroulement du congrès et sur l'organisation interne du FPI à l'approche des élections. Les partisans de Dagbo Godé dénoncent ce qu'ils considèrent comme une gestion arbitraire des affaires du parti, tandis que ses adversaires estiment que cette démarche est une tentative de déstabilisation en vue de retarder le congrès. La décision de justice, attendue avec impatience, tranchera sur la légitimité des résolutions prises lors des réunions contestées et sur l'avenir immédiat du parti.
Jean Chresus, Abidjan
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