Côte d'Ivoire : Daloa, meurtre tragique, un fils tue sa mère sous l'emprise de stupéfiants
Le présumé meurtrier (Ph KOACI)
La ville de Daloa, en Côte d'Ivoire, a été secouée par un drame d'une rare violence. T. Sidibé, un jeune homme connu dans son quartier pour ses problèmes de toxicomanie, a été arrêté après avoir brutalement tué sa propre mère, Sidibé Aminata, âgée de 60 ans, le mardi 1ᵉʳ octobre 2024.
Cet acte incompréhensible et choquant a plongé les populations dans une profonde tristesse et suscité une réflexion collective sur la montée des violences domestiques exacerbées par l’usage des drogues.
Les faits se sont déroulés dans la léproserie de Daloa, où vivait la famille Sidibé. Selon les témoignages recueillis, le jeune homme, visiblement sous l’influence de stupéfiants, aurait perdu le contrôle après une dispute avec sa mère. Cette dernière lui reprochait son comportement déviant et son incapacité à se responsabiliser. Des mots apparemment courants, mais qui ont déclenché chez T. Sidibé une réaction violente et disproportionnée.
Les tensions entre mère et fils n’étaient pas nouvelles. Sidibé Aminata, une femme décrite comme stricte mais bienveillante, tentait tant bien que mal de remettre son fils sur le droit chemin. Ses reproches fréquents avaient pour but de l’inciter à changer de comportement, mais malheureusement, ce jour-là, ses paroles ont eu un effet dévastateur. Elle aurait, selon des témoins, qualifié son fils de « paresseux » et de « vaurien », des insultes qui ont déclenché une colère incontrôlable chez le jeune homme.
T. Sidibé, dans un accès de rage, s'est jeté sur sa mère et l'a frappée à plusieurs reprises, lui infligeant des coups mortels. L'horreur de la scène a choqué les témoins présents dans le quartier familial. Certains voisins, habitués aux querelles entre la mère et son fils, n'ont d’abord pas réagi, pensant qu’il s’agissait d’une dispute ordinaire. Mais la violence des coups portés a rapidement laissé place à la panique. Des cris ont retenti, et l’intervention des habitants est malheureusement arrivée trop tard. Sidibé Aminata gisait au sol, sans vie.
Alertée par les témoins, la Brigade de Recherches et d'Intervention (BRI) de Daloa s'est immédiatement rendue sur les lieux du drame. T. Sidibé, encore sous l'emprise des stupéfiants, a été arrêté sans résistance. Dans un état de confusion, il a reconnu les faits et a tenté de justifier son geste en expliquant que sa mère l'humiliait constamment. Selon ses aveux, elle le rabaissait devant les autres membres de la famille, notamment en présence des enfants du quartier. Ces humiliations répétées auraient, selon lui, nourri une rage intérieure qui a fini par exploser ce jour fatidique.
Le meurtre de Sidibé Aminata a plongé les habitants de Daloa dans l'effroi. Les voisins, amis et proches de la famille peinent à comprendre comment une simple dispute familiale a pu aboutir à un tel acte de violence. Certains parlent d'un jeune homme désœuvré, perdu dans ses problèmes de toxicomanie et incapable de gérer ses émotions. D'autres évoquent les tensions grandissantes au sein de la famille, alimentées par les reproches incessants de la mère et l'incapacité du fils à trouver une voie stable dans sa vie.
La mort de Sidibé Aminata met également en lumière les défis auxquels sont confrontées de nombreuses mères dans leur lutte pour sauver leurs enfants de la déchéance. Elle n’est pas la première mère à avoir tout tenté pour ramener son enfant sur le droit chemin, mais cette fois, le résultat a été tragique. Le drame relance ainsi le débat sur l'urgence d'agir pour prévenir les violences domestiques, surtout dans des contextes où la toxicomanie joue un rôle amplificateur.
En attendant le procès de T. Sidibé, prévu dans les prochains mois, la population de Daloa est en deuil. Les membres de la famille Sidibé sont dévastés par cette perte irrémédiable, et les voisins témoignent de leur tristesse face à cette tragédie. Le jeune homme, désormais emprisonné, devra répondre de ses actes devant la justice. Toutefois, pour beaucoup, la question reste de savoir si ce drame aurait pu être évité. La toxicomanie, la marginalisation des jeunes et les violences intrafamiliales sont des problématiques auxquelles la société ivoirienne doit faire face avec urgence.
Le procès de T. Sidibé sera suivi de près par la population de Daloa, mais aussi par les associations et les autorités locales, qui voient dans ce cas un exemple frappant des conséquences de la détérioration du tissu familial et de la montée des fléaux sociaux. Alors que la famille Sidibé tente de surmonter cette tragédie, la ville, elle, est confrontée à une réalité difficile à accepter : comment une simple querelle peut-elle mener à une telle catastrophe ? Quelles mesures doivent être prises pour prévenir de tels drames à l’avenir ?
Au-delà de la justice, pour Sidibé Aminata, c'est tout un questionnement qui s’impose sur les solutions à apporter aux jeunes en détresse et aux familles en crise.
Jean Chresus, Abidjan
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