Ounteroberdoester et Adjoumani jeudi à Abidjan

Le lancement de la mission du Fonds Monétaire International (FMI) relative à la troisième revue du Programme Economique et Financier 2023-2026, et de la deuxième revue de la Facilité pour la Résilience et la durabilité FRD couplées avec les consultations au titre de l'article IV des Statuts du FMI, a eu lieu le mercredi 2 octobre 2024.

Olaf Ounteroberdoester, Chef de mission et toute l'équipe du FMI ont été reçus jeudi 3 octobre 2024, par Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre d'Etat, ministre de l'Agriculture, du développement rural et de la production vivrière, qui avait à ses côtés, ses proches collaborateurs. Kobenan Kouassi Adjoumani et son hôte se sont entretenus sur le développement du secteur agricole en Côte d'Ivoire.

Le ministre d'Etat a salué la présence de la mission du FMI qui marque une étape cruciale dans l'évaluation des efforts collectifs des deux parties pour promouvoir la croissance durable et la stabilité économique en Côte d'Ivoire.

Lors des échanges, Kobenan Kouassi Adjoumani a rassuré Olaf Ounteroberdoester, que les prévisions de la production vivrière pour 2024 annoncent globalement une croissance de 4%, avec des améliorations notables dans plusieurs spéculations clés, grâce à divers programmes de soutien. 

« Pour les tubercules et la banane plantain, un volume global de 19 099 589 tonnes est enregistré au premier semestre de l'année 2024, soit une augmentation d'environ 5 % par rapport à 2023, avec le manioc et l'igname qui représentent à eux seuls, plus de 85% de ce volume. Quant aux groupes des céréales, l'on enregistre un volume global de 3 645 382 tonnes avec une production de riz paddy estimée à 2 112 109 tonnes au premier semestre. Les prévisions annoncent une augmentation de la production de riz denviron 15% à la fin de lannée 2024. La production maraîchère quant à elle, connait une hausse denviron 3%, grâce au traitement efficace des jassides sur l'aubergine et le gombo, aux efforts de mécanisation de la filière maraichère, ainsi quau soutien aux producteurs à travers les programmes/projets dans le secteur agricole », a présenté le ministre d'Etat.

Selon lui, dans l'ensemble, le secteur du vivrier connaît une nette amélioration grâce à la politique du Gouvernement, qui sest engagé à aller vers une souveraineté alimentaire en mettant en place plusieurs projets. On peut citer entre autres, le Programme de Production Alimentaire dUrgence (2PAU-CI), le Projet d'Appui au Développement des Filières Manioc et Maraichers (PRO2M), le Projet de Développement des Chaînes de Valeurs Vivrières (PDC2V), le Projet dAménagements Hydro Agricoles dans les régions du Haut Sassandra et du Fromager (PAHAHSF).

En dépit de sa première place mondiale, la production de cacao en 2024 est en baisse de 22,75%, passant de 1 167 342 tonnes en 2023, à 901 734 tonnes en 2024, une situation due aux conditions climatiques. La production de café a quant à elle connu une hausse de 58,31%, passant de 35 171 tonnes en 2023, à 70 782 tonnes en lien avec les conditions climatiques et agronomiques favorables.

Enfin, dans le secteur Hévéa-Palmier à Huile, la Côte d'Ivoire a enregistré, en 2023, une production d’environ 1,3 million de tonnes, marquant une légère augmentation par rapport à l'année précédente. Le secteur de l'hévéa a également enregistré une augmentation de la production de 600 000 tonnes de caoutchouc, par rapport à 2022. Pour la fin de 2024, les prévisions annoncent une hausse de la production denviron 21%.

« Les principaux défis de ce secteur constituent la gestion durable des plantations et les impacts environnementaux associés à l'expansion des cultures. Nos initiatives actuelles se concentrent sur la promotion de pratiques agricoles durables et l'amélioration des infrastructures de transformation », a indiqué, le ministre d'Etat.

Il a rappelé que le PNIA 2, d'une valeur de 12, 315 milliards de FCFA, est mis en uvre à travers neuf zones agroécologiques homogènes, appelées Agropoles. Il a indiqué également que deux agropoles (2PAI-Belier et 2PAI-Nord) sont déjà mis en uvre, mobilisant ainsi plus de 200 milliards de F CFA d'investissements et favorisant la croissance d'entreprises agro-industrielles et la création d'emplois.

Ces agropoles favorisent la diversification des cultures, la formation des agriculteurs et l'accès aux intrants, renforçant ainsi la chaîne de valeurs agricole et créant des opportunités économiques pour les acteurs du secteur.

« Par ailleurs, plusieurs autres formulations sont en cours, notamment celle de l'agropole du Nord-Est couvrant les régions du Bounkani et du Gontougo, et celle de l'agropole du Centre qui permettra détendre les résultats du 2PAI-Bélier aux régions du Moronou, du NZI, de l'Iffou et de Gbêkê. Cette année 2024 a vu le démarrage des études de l'agropole du Nord-Est et les discussions sont en cours pour le début des travaux de formulation de l'agropole du Nord-Ouest. A ce jour, au niveau du financement, ce sont plus de 2 610,3 milliards qui ont été mobilisés auprès des Partenaires Techniques et Financiers pour la mise en œuvre du PNIA 2. Les négociations pour la formulation de deux autres agropoles en 2025 sont en cours. Concernant nos capacités de produire suffisamment pour nourrir nos populations, nous y tenons particulièrement et pour ce faire, plusieurs mécanismes sont mis en place à travers des projets structurants dans le secteur du vivrier. On peut citer entre autres, la nouvelle Stratégie Nationale de Développement de la filière Riz (SNDR 2) 2024-2030 visant à couvrir totalement les besoins de consommation dans le moyen terme, en portant la production actuelle de paddy (2 millions de tonnes en 2023) à 4 millions de tonnes (soit 2,7 millions de tonnes de riz blanchi), afin de constituer des stocks de sécurité et d'exporter le surplus, le Projet d'Appui au Programme Social du Gouvernement dont l'objectif est le renforcement de la production maraîchère, le renforcement de la production et la transformation du manioc, et la commercialisation des produits maraîchers, du manioc et ses dérivés, le Programme de Production Alimentaire d'Urgence en Côte dIvoire (2PAU-CI) qui vise à amortir l'impact des chocs exogènes et de renforcer la souveraineté alimentaire du pays à travers entre autres, la distribution des intrants aux producteurs, le Projet de Développement des Chaînes de Valeurs Vivrières (PDC2V) qui met en place un mécanisme de financement adapté aux producteurs et des centres modernes de développement du vivrier, à travers des parcelles de recherche avec le CNRA, le Projet d'Aménagements Hydro-Agricoles dans les Régions du Haut Sassandra et du Fromager (PAHAHSF) phase 3 et celui des Régions du Folon et du Kabadougou (PAHA FK) qui visent l'augmentation de la production de riz et des produits maraîchers dans ces régions, le Projet de Renforcement des Moyens de Subsistance des Petits Exploitants et des Femmes dans la Région du N'zi (PREMOPEF) qui a pour objectif général, d'améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que la résilience aux effets du changement climatique. Il entend promouvoir des systèmes de production durables, des productions à haute valeur nutritionnelle, et renforcer l'entrepreneuriat rural des femmes et des jeunes dans diverses chaînes de valeurs », a expliqué, Kobenan Kouassi Adjoumani.

Concernant les effets du Changement Climatique sur la production agricole et Mesures Correctives, les tournées du ministre sur le terrain révèlent les sécheresses prolongées, les feux de brousse et les pluies excessives ces dernières années ont un impact négatif sur la production agricole, surtout dans le nord du pays.

Kobenan Kouassi Adjoumani a soutenu que des mesures correctives sont en cours à travers des initiatives clés tel que le Plan d'Investissement dune Agriculture Intelligente face au Climat en Côte dIvoire, 2020-2030. Il a cité notamment, la lutte contre la déforestation, la promotion de l'agroforesterie, la résilience des cultures face au climat et la gestion durable des ressources naturelles.

« Le Gouvernement a également adopté une stratégie pour une cacaoculture durable d'ici 2030, alignée sur des initiatives existantes telles que la Stratégie de Préservation des Forêts et l'Initiative Cacao et Forêts (ICF). La norme ARS1000 pour le cacao durable qui intègre également des éléments de durabilité environnementale, réduisant les pertes de récoltes de 10 % en 2023 », a insisté, le ministre d'Etat.

Nous sommes premier pays producteur de cacao. Au plan mondial, de noix de cajou et donc nous comptons au niveau International mais notre volonté aussi aujourd'hui, c'est d'aller à la souveraineté alimentaire. Nous avons besoin d'accélérer les choses de nous faire soutenir et de demander au FMI de nous appuyer dans nos différents programmes de développement de ces secteurs d'activité là. Je voudrais saluer cette mission qui a touché du doigt les préoccupations qui sont les nôtres et avec lesquels nous avons échangé pour trouver des solutions appropriées », a conclu, le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani.

Notons que la revue des deux programmes du gouvernement qui sont soutenus par des facilités du Fonds monétaire international font un total de 4,8 milliards de dollars.

« Nous avons eu régulièrement une rencontre aussi avec le ministre d'État et de l'agriculture pour échanger des points de vue sur le développement de l'économie et du secteur agricole », a souligné, Olaf Ounteroberdoester.

Wassimagnon