Depuis le mois de mai 2023, le Gouvernement ivoirien a conclu avec le FMI, un Programme Economique et Financier triennal soutenu par deux instruments à savoir la Facilité Elargie de Crédit (FEC) et le Mécanisme Elargi de Crédit (MEC). Conformément à la politique du FMI et aux engagements pris, les services du FMI procèdent semestriellement à des revues d’évaluation dudit programme.

C'est dans cette droite ligne que s’inscrit cette mission, la troisième du genre qui a démarré en mode virtuel depuis le 23 septembre, et se poursuit en présentiel à compter de ce mardi 1er octobre pour s’achever le 09 octobre prochain.

Le lancement de la mission du Fonds Monétaire International (FMI) relative à la troisième revue du Programme Economique et Financier 2023-2026, et de la deuxième revue de la Facilité pour la Résilience et la durabilité FRD couplées avec les consultations au titre de l’article IV des Statuts du FMI, a eu lieu ce mardi 1er octobre à Abidjan.

Cette mission revêt un triple enjeu comme susmentionné. Selon Adama Coulibaly, ministre des Finances et du Budget, outre l’évaluation du programme économique et financier sous-jacent, la mission couvre également l’évaluation du programme au titre de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité dont bénéficie notre pays depuis mars 2024 pour soutenir les actions en faveur de la lutte contre les effets du changement climatique et atteindre ses engagements au titre des Contributions Déterminées au Niveau National. Enfin, cette mission sera le cadre pour mener les consultations au titre de l’Article 4 des Statuts du FMI, lesquelles consultations se tiennent chaque deux ans dans tous les pays membres du FMI. Pour mémoire, les dernières consultations du genre se sont tenues en avril 2022.

A l'occasion de cette cérémonie d'ouverture, le ministre des Finances et du Budget, s'est réjoui et à rassuré, Olaf Ounteroberdoester, Chef de Mission du FMI et toute sa délégation de la bonne performance enregistrée dans l’exécution du programme à fin juin 2024 ainsi que des avancées notables enregistrées dans la mise en œuvre des mesures de réformes de la FRD.

«A fin juin 2024, tous les critères de réalisation et les repères indicatifs ont été respectés. De même, tous les repères structurels ont été atteints », a-t-il insisté.

Le ministre Adama Coulibaly a également indiqué que malgré un contexte international difficile, marqué par le durcissement des conditions de financement, les tensions géopolitiques et les risques sécuritaires sous-régionaux, la Côte d'Ivoire continue de maintenir son dynamisme économique, avec des taux de croissance qui ressortent à 6,2% en 2022, 6,5% en 2023 et à 6,1% en 2024.

«Sur la période 2025-2029, les perspectives économiques demeurent prometteuses, avec un taux de croissance attendu à 6,8% en moyenne. Par ailleurs, l’inflation continue de baisser, avec un niveau de 3,8% à fin juillet 2024, contre 4,4% en 2023 et 5,2% en 2022, en lien avec une bonne progression de la production vivrière ainsi que les mesures prises par le Gouvernement pour lutter contre la vie chère.

Le déficit budgétaire ressortirait à 4,0% en 2024, soit une baisse de 1,2 point par rapport à celui de 2023 et se consoliderait à 3,0% dès 2025, en ligne avec la norme communautaire de l’UEMOA et les engagements pris dans le cadre du programme. Quant à la situation de la dette, les travaux d’actualisation de l’analyse de viabilité de la dette (AVD) permettent de conclure que le risque de surendettement demeure modéré.

S'agissant des échanges extérieurs, le solde des transactions courantes connaitrait une nette amélioration à partir de 2024, en lien avec l’orientation des prix de certaines spéculations dont le cacao, ainsi que l’accroissement du volume des exportations de pétrole brut, avec la montée en puissance du champ Baleine », a expliqué, M. Coulibaly.

La bonne exécution du programme économique et financier 2023-2026 devrait contribuer à consolider la soutenabilité budgétaire et assurer une croissance soutenue et inclusive. Le ministre des Finances et du Budget a assuré que le Gouvernement poursuivra les efforts, afin de maintenir la viabilité des finances publiques et de la dette à travers une hausse graduelle de la pression fiscale; stimuler la création d’emplois en faveur des jeunes, faire évoluer le paradigme de croissance de la Côte d’Ivoire vers un modèle axé sur la productivité du secteur privé et la diversification verticale, développer le secteur financier et approfondir l’inclusion financière; et améliorer la résilience au changement climatique.

Il a annoncé que le Gouvernement mettra un accent particulier sur l’exécution du programme soutenu par la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD), afin de renforcer la lutte contre les effets néfastes liés au changement climatique. A cet effet, il veillera à la bonne mise en œuvre dans les délais convenus, des mesures contenues dans la matrice des réformes.

«Pour rappel, il s’agit de seize (16) mesures de réformes de haute qualité qui portent sur six (06) défis clés, à savoir l’intégration du climat dans la gestion des finances et des investissements publics, la gouvernance des politiques climatiques, le renforcement de la résilience de l’agriculture au climat, la mobilisation des financements verts et durables pour les entreprises privées et publiques, la limitation de la vulnérabilité aux inondations et à l'érosion côtière et la réduction des émissions de gaz à effet de serre », a mentionné, le ministre.

Malgré le dynamisme de l’économie, il souhaite que les équipes de la Côte d'Ivoire et celles du FMI s’accordent sur des mesures susceptibles de renforcer le cadre macroéconomique pour accompagner le pays dans l’atteinte des objectifs du PND tout en lui permettant de développer une plus forte capacité de résilience, face aux différents chocs exogènes ou endogènes.

Le Gouvernement attend donc avec beaucoup d’intérêt les résultats de cette mission. Pour sa part, M. Coulibaly dit compter sur les services de l’administration publique et parapubliques, dans leur ensemble, pour accompagner l'équipe du FMI à mener à bien ces discussions.

Olaf Ounteroberdoester, Chef de Mission du FMI a reconnu qu'en dépit du contexte économique mondiale, la Côte d'Ivoire se porte bien et il a souhaité des échanges fructueux entre les deux parties dans le cadre de cette mission.

«La Côte d'Ivoire est en train de devenir un point d'ancrage de stabilité macroéconomique pour l'ensemble de la région de l'UEMOA. Nous nous réjouissons des échanges de vues fructueux que nous aurons avec les participants du Gouvernement et du secteur privé et de la réussite de la mission », a-t-il conclu.

Wassimagnon