En 2023, le Cameroun a connu une intensification de la lutte contre la corruption, comme le révèle le dernier rapport de la Commission nationale anti-corruption (Conac). Le nombre de dénonciations a augmenté de 487 par rapport à 2022, atteignant 7 548 cas sur l'ensemble du territoire national.

Dieudonné Massi Gams, président de la Conac, souligne que ce phénomène reste préoccupant dans plusieurs secteurs clés. Selon ce rapport, dans le secteur des Transports, des cas de fraude lors des examens du permis de conduire et des prélèvements illicites par des agents de prévention routière ont été signalés.

 A l’Éducation nationale, les détournements de fonds des Associations des parents d'élèves et enseignants (APEE) ainsi que la corruption dans les processus d'admission scolaire persistent.

Pour l’Administration territoriale et mairies, ces institutions demeurent des foyers importants de pratiques corruptives.

Face à cette situation, les autorités ont réagi fermement. En 2023, 9 925 agents publics ont fait l'objet de sanctions administratives, allant de l'avertissement au licenciement. Cette augmentation spectaculaire par rapport aux 188 sanctions de 2022 témoigne d'une volonté accrue de lutter contre l'impunité.

Parallèlement, des initiatives préventives innovantes ont vu le jour. Il s’agit notamment de la diffusion de messages anti-corruption en braille au ministère des Affaires sociales. La mise en place d'un système d'évaluation de la qualité des services à l'hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé. Et, la digitalisation des procédures dans les ministères des Finances et des Marchés publics.

La lutte contre la corruption reste un défi majeur au Cameroun. Ces actions démontrent une mobilisation croissante des institutions camerounaises pour assainir la gestion publique et restaurer la confiance des citoyens.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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