Côte d'Ivoire : MIRAH, les syndicats jettent un pavé dans la marre : « Des milliards sont captés, mais n'ont aucune trace dans les caisses de l'État»
"Face au défi de l'équité sociale et professionnelle ; quelle clé de répartition des recettes pour une meilleure gestion des ressources financières du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH)". Tel est le thème autour duquel ont porté les réflexions des quatre (4) syndicats du ministère des ressources animales et Halieutiques. Pour parler d'une seule voix, ces quatre syndicats se sont retrouvés en Assemblée générale extraordinaire ce samedi 28 septembre 2024, afin d'analyser les perspectives pour les agents des différents départements du MIRAH.
"Le combat que nous avons entamé est irréversible", a prévenu ADOU Koffi, Secrétaire Général du Syndicat National des Halieutes de Côte d'Ivoire (Synhaci), porte parole du collectif des syndicats des agents du MIRAH qui a suivi de bout en bout les négociations portant sur la clarification de leur statut et les primes y afférentes avec la tutelle.
"L'halieute n'a jamais demandé un statut paramilitaire. C'est le cabinet qui veut nous donner ce statut. Nous avons simplement demandé le changement d'emploi qui permet de nous identifier", a-t-il tenu à rectifier le tire sur les spéculations en cours visant à dévoyer, selon lui, le sens de leur combat. Pour lui, c'est une légitimité déjà acquise depuis le 5 septembre 2024 puisque le cabinet le leur a déjà reconnu cela.
"À partir de maintenant, ceux qui doutent encore, allez leur dire que, vous êtes arrivés à l'AG, vous avez été édifiés", a-t-il rassuré ses camarades syndiqués. Il les a invités à aller communiquer sur ce qu'il considère comme un acquis.
Pour le porte-parole du collectif des syndicats du MIRAH, le vrai combat reste celui de parvenir à inscrire effectivement les recettes générées par leur département dans le budget de l'État, afin de contribuer au développement du pays.
"Le message que je voulais que portiez en partant d'ici, c'est d'exiger que les recettes MIRAH soient inscrites aux recettes du budget de l'État, afin de participer au développement du pays", a-t-il insisté, relevant que la liste des recettes dans les services du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques, est bien connu, mais que l'argent capté n'a aucune trace dans les caisses de l'État.
"Ce sont des milliards qui sont captés sans trace", a-t-il dénoncé rappelant le choix du thème de l'Assemblée Générale extraordinaire de ce jour.
"On a 265 recettes et sur ce chiffre, le premier produit; c'est le produit pêche et dérivés. Sur les produits pêches, notre administration prend 4 FCFA sur le kg. Et si vous avez le tonnage de tout ce qui rentre comme produit pêche, multipliez ça par 4 FCFA le kg et ça, c'est pour un seul produit. Vous verrez ce que cela représente ", a expliqué Adou Koffi.
Pour lui, si ce taux est appliqué, les primes des 2496 agents que compte le MIRAH pourront être payées sans difficultés.
"Déclarez vos recettes ! Ça permet de revendiquez nos primes", a invité Tabi, président du Cofamirah, rappelant que la lutte a atteint un point de non-retour. L'unique objectif visé selon lui, est celui de parvenir à l'obtention des primes pour tous les agents du MIRAH.
Les Secrétaires Généraux DETOSSOU du Synateve-ci et Yao de l'UNATEVECI ont tous sonné la mobilisation des troupes jusqu'à ce que la prise du décret par le chef de l'État clarifiant le statut des agents du MIRAH et les primes y afférentes soit effective.
Au terme de cette Assemblée générale extraordinaire trois principales recommandations ont été adoptées et seront transmises à la tutelle dès ce lundi 30 septembre 2024. Il s'agit de la signature de l'arrêté d'identification des recettes ; de la signature de l'arrêté portant la clé de répartition de la prime et le changement d'emploi des Halieutes de Côte d'Ivoire.
Adou Koffi a saisit cette opportunité pour remercier le cabinet qui s'est rendu disponible lors des échanges qui ont permis d'arriver à ces avancées en attendant qu'elles soient traduites en acte.
Wassimagnon
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