Côte d'Ivoire : Bloléquin, un sous-préfet relevé de ses fonctions et mis à disposition de la DRH après une vidéo de dénonciation publiée sur Internet
Le sous-préfet Abomahin Djama (Ph KOACI)
Les récentes pluies torrentielles qui ont frappé la région de Bloléquin, notamment dans la sous-préfecture de Tinhou, ont eu des répercussions dévastatrices et ont plongé plusieurs villages dans l’isolement.
Les villages de Petit Guiglo et Zouhabli, coupés du reste de la sous-préfecture par la crue soudaine de la rivière Gba, se retrouvent désormais sans accès direct à la sous-préfecture.
Dans une vidéo largement relayée sur Internet, Abomahin Djama, sous-préfet de Tinhou, a exprimé son désarroi face à cette situation, décrivant les difficultés d'accès et les dangers potentiels pour les habitants, notamment en ce qui concerne les urgences médicales.
La vidéo
« Je ne peux plus accéder à ces localités et même si j’ai besoin des responsables de ces villages, ils ne peuvent plus venir à la sous-préfecture faute de voies d’accès. Quels sorts seront réservés aux malades en cas de référencement à un niveau supérieur à partir des centres de santé ? », a-t-il lancé dans un cri du cœur.
Un message qui résonnait comme un appel au gouvernement à prendre des mesures pour rétablir la circulation et sécuriser les voies.
Cependant, cette prise de parole publique semble avoir précipité une réaction inattendue de la part de sa hiérarchie. Une note administrative a été émise, signifiant sa mise à disposition, sans qu’aucune faute précise ne lui soit reprochée. Ce geste a surpris de nombreux observateurs, qui s’interrogent sur les raisons réelles de cette décision. L’appel du sous-préfet, loin d’être un acte de défiance, semblait être un plaidoyer en faveur de ses administrés, touchés par une catastrophe naturelle imprévisible.
Pour les habitants de la région et certains cadres locaux, la mise à disposition d’Abomahin Djama apparaît incompréhensible. D'aucuns se demandent si cette mesure administrative n'est pas disproportionnée au regard de la situation de crise à laquelle il tentait simplement de répondre. Alors que les villages de Petit Guiglo et Zouhabli restent inaccessibles, l'absence d’une réponse rapide du gouvernement sur cette question ajoute à la confusion. Ce qui, pour certains, pourrait laisser croire à une sanction pour avoir osé interpeller publiquement les autorités compétentes.
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S'il avait dit que tout allait bien et que les populations coupées du reste du monde, surfaient sur la soudaine marrée haute pour se rendre dans les centres de santé ou vaquer à leurs occupations, ce sous-préfet, aurait été promu SG de préfecture. Quelle est donc cette dictature qui a sainte horreur que ses représentants ou le peuple relèvent la laideur de sa gestion ?! Il faut absolument faire la promotion du beau et de l'embellissement. C'est cela le développement pour les moutons ou rien !
L'administration publique est soumise à un ensemble de loi et de règlements qui encadre son fonctionnement. Ces lois et règlements s'appliquent aussi aux communications internes et externes et à la gestion des crises. Il y a une procédure à respecter. Dans les sociétés traditionnelles bien structurées un notable quelque soit le problème ne se lève pas comme ça pour faire des déclarations publiques. Pigé?
L'état ne se gère pas sur les réseaux sociaux. Par courrier on informe sa hiérarchie et c'est fait.
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