Cameroun : Répression croissante à l'approche de l'élection présidentielle
activistes arrêtés (Ph)
Dans un contexte de tensions politiques croissantes à l'approche de l'élection présidentielle de 2025, le Cameroun fait face à une vague d'arrestations arbitraires visant des militants et des sympathisants d'organisations critiques envers le gouvernement. Amnesty International dénonce cette situation et appelle à la libération immédiate des personnes détenues.
Arrestations de sympathisants du PPC
Le 9 septembre 2024, trois sympathisants de l'association Pouvoir au Peuple Camerounais (PPC) - Moustapha Tizi, Mohamadou Ballo et Ibrahim Oumarou - ont été arrêtés dans la ville de Figuil, située dans la région du Nord. Leur crime présumé ? Avoir porté des t-shirts arborant le nom de leur organisation. Le PPC, fondé en août 2024, est un mouvement de jeunes qui appellent à un changement de régime.
Dans la foulée de ces arrestations, Hapsatou Issa, sœur d'un porte-parole du PPC, a également été appréhendée. Son fils, venu lui apporter de la nourriture en détention, a lui aussi été arrêté, illustrant l'ampleur de la répression qui s'étend même aux proches des militants.
Climat politique tendu
Ces arrestations s'inscrivent dans un contexte politique particulièrement tendu. Le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, envisage de se présenter à nouveau lors de l'élection présidentielle prévue dans un an. Face à cette perspective, les autorités semblent multiplier les arrestations et détentions de personnes perçues comme critiques envers le régime.
Fabien Offner, chercheur au bureau régional d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale, souligne, « À un an de l'élection présidentielle, les arrestations arbitraires et les détentions de personnes perçues comme critiques à l'égard du régime se multiplient. »
D'autres cas préoccupants
Yves Kibouy Bershu, alias Ramon Cotta, un activiste camerounais arrêté le 19 juillet 2024 au Gabon et transféré au Cameroun dans des conditions opaques. Il est actuellement détenu à Yaoundé, faisant face à de graves accusations, dont acte de terrorisme et outrage au chef de l'État.
Junior Ngombe, un jeune coiffeur et activiste de 23 ans, brièvement détenu en juillet pour avoir dénoncé l'arrestation de Ramon Cotta dans une vidéo virale sur TikTok.
Appel à l'action
Face à cette situation, Amnesty International appelle les autorités camerounaises à, « libérer immédiatement les personnes détenues arbitrairement », à « mettre fin à la répression croissante des droits humains » ; et à, «respecter les obligations internationales du pays en matière de droits humains, notamment au titre de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
L'organisation met en garde contre une possible intensification de cette répression à l'approche de l'élection présidentielle et appelle à la vigilance de la communauté internationale.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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