Yakouba Traoré

, le Secrétaire général contesté de la Fédération des Syndicats autonomes de Côte d’Ivoire-Confédération générale (FESACI-CG) a t-il remporté le bras de fer juridique qui l’oppose depuis quelques mois à Kouamé Koffi Kra Félix, Secrétaire général de la même centrale syndicale et dauphin de feu Mamadou Traoré Dohia ?  

En tout cas, celui qui s’est fait élire le 13 juillet 2024 à la tête de la FESACI-CG à l’issue d’un congrès dont les contours restent encore à élucider, a brandi, ce mercredi 25 septembre 2024, au cours d'une conférence de presse, à Yopougon Niangon, une ordonnance, n. 544/2024, du président de la chambre, délégué dans les fonctions de premier président de la Cour d'appel d'Abidjan, Joseph Arsène Gnamien, qui suspend la décision prise par le juge des référés n. 3542 en date du 10 juillet 2024, dans l'affaire l'opposant à Kouamé Koffi Kra Félix.

Cette décision ordonne, en effet, "la suspension de l'exécution de l'ordonnance de référé n. 3542 rendue, le 10 juillet 2024, par le juge des référés du Tribunal de première instance d'Abidjan, jusqu'à ce qu'il soit statué sur les mérites de l'appel interjeté". Ladite décision, prise le 14 août 2024, et signifié le vendredi 16 août 2024 à Kouamé Koffi Kra Félix et son camp, place Yakouba Traoré dans une posture de vainqueur.

En présence de nombreux membres de la centrale syndicale, il a assuré que tout ce qui se prépare par ses adversaires, notamment l'organisation d'un nouveau congrès les 28 et 29 septembre, n'aura pas lieu. Commentant la décision prise en appel, il a déclaré : "la décision qui reportait le congrès du 13 juillet a été suspendue par la Cour d'appel. Cette décision dit que notre congrès est valable", a-t-il interprété l'ordonnance prise en appel. 

À l’endroit de ses adversaires, il s’est voulu ironique : "il est drôle de voir qu'on invite des personnalités d'ici et d'ailleurs pour organiser un pseudo-congrès. Ce rassemblement ne ressemblera à rien du tout. Il n'y aura pas de congrès les 28 et 29 septembre, c'est un leurre", a fait savoir Yakouba Traoré. 

Poursuivant, il a ouvertement mis en garde Kouamé Koffi Kra Félix et son camp, qui conteste sa légitimité à la tête de la FESACI-CG. "Tout contrevenant sera poursuivi selon les textes de notre appareil syndical", a-t-il prévenu. 

Pour lui, il estime que s'opposer à la décision de la Cour d'appel serait faire preuve de "défiance à l'autorité judiciaire". "Nous sommes opposés à ce genre de pratique. Il faut que l'État prenne ses responsabilités pour que ce genre de situation ne se répète pas", a-t-il interpellé, soulignant que la FESACI-CG a ses pratiques, son mode de fonctionnement. " Si les dispositions ne sont pas prises par l'État pour faire respecter la décision de justice, nous allons régler syndicalement cette situation. Notre patience a des limites. Il faudrait que le holà soit mis pour que la FESACI-CG retrouve son fonctionnement. Dieu seul sait que des problèmes se posent aux travailleurs et à leurs familles", a-t-il ajouté. 

Yakouba Traoré a annoncé, en outre, qu'"incessamment, nous allons prendre possession de notre siège pour travailler. Que les camarades gardent un peu patience. Nous sommes au terme de la situation que nous avons connue", a-t-il lancé.

Fort donc de cette décision de la Cour d'appel, Yakouba Traoré a affirmé que la FESACI-CG est bel et bien dirigée par lui et les personnes élues en même temps que lui au congrès du 13 juillet dernier. "Tous ceux qui vont contrevenir à nos textes subiront la rigueur de nos textes et la rigueur de la loi", a-t-il mis en garde encore une fois.

Wassimagnon