Côte d'Ivoire : FPI, démis de son poste de secrétaire général, Issiaka Sangaré parle, risques sur la tenue du congrès de novembre à Yamoussoukro ?
Photo montage Issiaka Sangaré et Affi
Le Front Populaire Ivoirien (FPI) traverse une autre période de turbulences sans précédent après la crise interne de juillet 2014. À l'approche de son congrès prévu les 8 et 9 novembre 2024 à Yamoussoukro, cette formation politique dirigée par Pascal Affi N'guessan est secouée par une profonde division interne qui remet en question l'avenir de ses alliances politiques, mais également sa cohésion en tant que parti.
Ces tensions internes, combinées à des querelles de leadership, menacent de plus en plus la stabilité du parti et la tenue même du congrès à venir.
Issiaka Sangaré, ex-secrétaire général du FPI, a été écarté de ses fonctions par Affi N’Guessan, président du parti, en raison de son opposition ouverte à la rupture du partenariat avec le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), le parti au pouvoir.
Malgré son limogeage, Issiaka Sangaré a affirmé, lors d’un entretien avec des confrères du quotidien "Le Patriote", qu'il restait favorable à cette alliance, malgré les décisions prises par le Comité central du parti lors de sa session extraordinaire du 7 septembre dernier.
« Je continue d’être favorable au partenariat avec le RHDP », a-t-il confié.
Cette position de l'ancien secrétaire général, partagé par plusieurs cadres du FPI, a conduit à sa mise à l'écart, ce qui a marqué une fracture profonde entre les différentes factions au sein du parti.
La crise actuelle du FPI est en grande partie liée à la divergence d'opinions concernant la nature des alliances politiques. D'un côté, il y a ceux qui, comme Issiaka Sangaré, continuent de croire que le partenariat avec le RHDP, formalisé en mai 2023, est une voie stratégique pour assurer la survie et l'influence du FPI sur la scène politique nationale. Ce courant, est composé de cadres modérés qui estiment que la coopération avec le pouvoir en place est essentielle pour garantir des avancées démocratiques et une participation active à la gouvernance.
De l'autre côté, un bloc conservateur qui lorgne l'appel à l'union de la gauche lancé par l’ancien président Laurent Gbagbo, rejette catégoriquement cette approche. Ce groupe, renforcé par l’appel de Bonoua lancé par Gbagbo lui-même, prône un retour aux valeurs traditionnelles du FPI et s’oppose fermement à toute forme de rapprochement avec le RHDP.
Pour ces militants, le partenariat avec le régime Ouattara est caduque et ils soutiennent que le parti doit rester dans une posture d’opposition radicale pour défendre les intérêts du peuple ivoirien.
Ces divergences de plus en plus irréconciliables entre les deux camps ont conduit à l’éviction de plusieurs figures clés du FPI, dont Issiaka Sangaré, qui a également perdu son poste de président du comité d'organisation du congrès. Gnepa Irié a été désigné pour lui succéder en tant que secrétaire général du parti, confirmant ainsi la volonté d’Affi N’Guessan de tourner la page de ce qu'il considère comme des éléments récalcitrants à la nouvelle orientation stratégique du FPI.
La crise de leadership au sein du FPI ne s’arrête pas là. Au-delà de la question des alliances, c’est une véritable lutte de pouvoir qui se joue entre les partisans d’Affi N’Guessan.
Affi avait été perçu par certains comme ayant trahi la ligne originelle du parti en collaborant avec le RHDP, cherche à consolider désormais son emprise sur le FPI avec sa nouvelle approche.
Cette situation crée une fragmentation sans précédent, laissant planer une incertitude sur l’avenir du FPI.
La tenue du congrès, censée marquer un tournant décisif pour le parti, est aujourd'hui menacée. Le climat de tensions, alimenté par des accusations mutuelles de trahison et de manque de transparence, pourrait bien compromettre cette échéance cruciale. Certains observateurs craignent que les divergences ne se règlent finalement devant les tribunaux, tant les positions des deux camps semblent difficiles à concilier. Ce scénario, qui paraissait encore improbable il y a quelques mois, devient de plus en plus envisageable à mesure que les tensions s’exacerbent.
Dans ce contexte explosif, l’avenir du FPI semble incertain. Alors que les deux camps se préparent pour le congrès de novembre, les observateurs politiques se demandent si le FPI parviendra à surmonter cette crise ou s’il se dirigera vers une implosion qui pourrait le voir disparaître du paysage politique ivoirien. Une chose est sûre : le FPI est à la croisée des chemins, et les décisions prises dans les prochains mois détermineront non seulement son avenir, mais également celui de ses alliances politiques et de son positionnement.
Jean Chresus, Abidjan
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Si Issiaka Sangaré et ses acolytes ne sont pas contents de la rupture de cette alliance de façade fpi-rdr, qu'ils prennent leur carte de militants du rdr. Toute façon, ce ne serait pas nouveau. Une "enveloppe vide" ou l'on se dispute le leadership, c'est la preuve que le contenu est plus financier (les 100 millions du rdr a affi, ils l'ont en travers la gorge!) qu'idéologique et véritable influence dans le marigot politique ivoirien.
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