Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), parti d'opposition dirigé par Maurice Kamto, organise une journée spéciale de commémoration le 22 septembre 2024. Cette initiative vise à honorer la mémoire des militants arrêtés lors des manifestations de 2020, dont certains sont toujours derrière les barreaux.

Me Ndong Christopher Nveh, secrétaire général du MRC, a appelé les membres du parti à participer activement à cette journée. Au programme, des visites aux détenus dans les prisons de Kondengui à Yaoundé et de New Bell à Douala, où 38 militants du parti seraient encore incarcérés. Parmi eux, 23 ont fait appel de leur condamnation devant la Cour suprême, avec une prochaine audience prévue le 10 octobre.

Roger Justin Noah, secrétaire général adjoint du MRC, souligne que cette commémoration s'inscrit dans une stratégie de communication plus large. Le parti prévoit de diffuser des visuels sur les réseaux sociaux et d'intervenir dans les médias pour rappeler que « des personnes sont détenues arbitrairement pour avoir exprimé une opinion contraire ».

Pour rappel, Maurice Kamto, le leader du MRC, était arrivé deuxième à l'élection présidentielle de 2018 avec 14,23% des voix, loin derrière Paul Biya qui avait obtenu 71,28% des suffrages. Cependant, depuis cette élection, le MRC a connu des difficultés.

Le parti de Maurice Kamto a notamment perdu plusieurs soutiens importants, soit par départ volontaire, soit par décès, comme dans les cas de Christian Penda Ekoka et Paul Eric Kingue. De plus, la décision du MRC de boycotter le double scrutin législatif et municipal de 2020 a considérablement affaibli sa position politique. En conséquence, le parti n'est actuellement représenté ni au parlement ni dans aucune des 360 communes du pays.

Cette absence de représentation institutionnelle, couplée à l'érosion de ses effectifs, rend difficile l'évaluation du poids politique réel du MRC aujourd'hui. Le parti semble être en perte de vitesse depuis 2020, peinant à maintenir sa dynamique d'opposition face au gouvernement de Paul Biya.

Malgré ces défis, le MRC continue de se mobiliser autour de questions telles que la réforme du code électoral et la résolution pacifique de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NOSO). Cependant, ses actions se heurtent régulièrement à l'opposition des autorités, qui n'hésitent pas à interdire les manifestations du parti.

Dans ce contexte politique complexe, la journée de commémoration du 22 septembre apparaît comme une tentative du MRC de raviver l'engagement de ses militants et de rappeler sa présence sur la scène politique camerounaise, malgré les obstacles auxquels il fait face.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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