Côte d'Ivoire : Le gouvernement lance le Plan Alerte Enlèvement (PAE) avec l'appui de la France pour endiguer le fléau
Vagondo
L'apparition depuis 2014 du phénomène d'enlèvement d'enfants constitue une véritable hantise. Face à ce drame, la Côte d’Ivoire, avec l'appui de la France, a décidé de prendre le taureau par les cornes.
Dans ce cadre, le Ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Vagondo Diomandé a procédé, ce vendredi 20 septembre 2024, à son cabinet au plateau, au lancement du plan alerte enlèvement (PAE).
C’était au cours d’une conférence de presse, coanimée avec le Procureur adjoint de la république près le tribunal de première instance du Plateau, Alexandre Koné.
Avec le PAE, la Côte d’Ivoire devient le premier pays africain à lancer l’alerte enlèvement pour protéger les mineurs et renforcer la sécurité.
Selon le procureur Alexandre Koné, quatre critères cumulatifs permettent de déclencher l'alerte. Ils sont évalués de manière rigoureuse par le procureur de la République, qui a le dernier mot sur le déclenchement de l'alerte. Il suit l'enquête et assure la protection des droits des victimes, en relation avec les officiers de police judiciaire.
Ces critères sont : « La minorité de la victime : la personne qui est susceptible d'être enlevée doit avoir en dessous de 18 ans. Les personnes qui ont 18 ans révolus ne sont pas concernées par ce mécanisme. Ensuite, l'enlèvement doit être avéré. Et dans ce cas, nous pouvons être face à des situations, où on n'a pas de précision sur la position ou sur la situation de l'enfant. Il faut qu'on ait des éléments pour affirmer qu'il y a enlèvement avéré. Aussi, la vie ou l'intégrité physique de la personne en danger doit être avérée. En outre, l'existence d'éléments dont la diffusion permet la localisation de l'enfant ou ses ravisseurs. », a indiqué Alexandre Koné.
Toujours selon le procureur adjoint, une fois l’alerte émise, plusieurs acteurs entrent en jeu. Les forces de l’ordre, les médias, les autorités locales, les acteurs de téléphonie, les services sociaux du ministère de la protection de l'enfant et même les populations locales sont appelées à participer activement. Les messages d’alerte seront diffusés via divers canaux : télévision, radio et réseaux sociaux, afin d’assurer une large couverture. Ils sont valables pour 24 h.
Le message de l’alerte enlèvement a été conçu pour être court, précis et facilement mémorisable. Il inclut des informations sur l’enfant enlevé, sans jamais révéler son nom pour protéger son identité. En revanche, l’identité de l’auteur peut être diffusée si elle est confirmée par les enquêteurs.
Toujours dans son intervention, Alexandre Koné a appelé à une collaboration entre les différents acteurs, car la réussite de ce plan implique leur franche collaboration. « Ce dispositif est un dispositif très important que doit mettre en œuvre chacun des acteurs pour réussir le défi de la protection de nos enfants mineurs ».
Bien avant, le ministre de l’Intérieur Diomandé Vagondo, s’est félicité de cette initiative qui s’inscrit dans la vision stratégique du président de la République, Alassane Ouattara, en matière de sécurisation optimale des personnes et de leurs biens, et plus particulièrement des enfants.
« Sous la conduite éclairée du président de la République, la Côte d'Ivoire brille sur la scène internationale. Champions d’Afrique de football, numéro un mondial en dictée, nous devenons aujourd’hui le premier pays africain à mettre en œuvre le Plan Alerte Enlèvement. Nous sommes la Côte d'Ivoire de la réussite, celle qui excelle et qui veille à la protection de ses enfants », s’est réjoui le ministre.
Au nom du président de la République, le patron de la sécurité nationale a exprimé sa profonde gratitude à la France pour son appui technique et matériel décisif dans l’établissement de ce plan.
« C'est un engagement fort que prend la Côte d'Ivoire aujourd'hui à travers ce lancement. Cette convention témoigne de l’engagement collectif de l’ensemble du gouvernement dans la protection de nos enfants. », a soutenu le ministre.
Le processus de création de cet outil stratégique, il faut le souligner, est le fruit de la coopération qui unit la Côte d'Ivoire et la France. Il est un aboutissement d'un long processus marqué d'une part dès 2021, par des travaux réalisés par les équipes techniques, incluant des formations dispensées par des experts français, un séminaire d’appropriation de l’outil à l’École de police d’Abidjan avec les responsables de sept ministères impliqués, ainsi que de nombreuses rencontres de coordination entre les différents acteurs.
D’autre part, par une visite de travail en Côte d'Ivoire en 2022 par le ministre de l'Intérieur français, le 26 avril 2022, la convention d’adoption de cet outil stratégique a été signée par sept Ministres, parmi lesquels le Ministre d’État chargé de la Défense, et les Ministres de la Justice, des Eaux et Forêts, de la Communication, des Transports, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant. Et enfin, par des appuis divers sous forme d'équipement de véhicules et de formations.
À noter que les statistiques officielles fournies par la police au cours de la cérémonie, indiquent qu'en Côte d'Ivoire, sur un total de 68 enlèvements d’enfants enregistrés de 2014 à 2024, 63 cas ont été résolus et quatre victimes tuées.
Wassimagnon
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